BBVA aurait fait espionner des politiques

AWP

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La deuxième banque espagnole aurait, selon des informations de presse, eu recours au groupe Cenyt, lié au sulfureux commissaire José Manuel Villarejo, en prison depuis novembre 2017.

Un ancien policier maître-chanteur n’en finit pas de compromettre la classe dirigeante espagnole. La banque BBVA est soupçonnée d’avoir utilisé ses services pour réaliser des écoutes illégales afin de repousser un actionnaire indésirable.

La deuxième banque espagnole aurait, selon des informations de presse, eu recours au groupe Cenyt, lié au sulfureux commissaire José Manuel Villarejo, en prison depuis novembre 2017.

Selon deux médias en ligne qui relaient régulièrement des enregistrements clandestins de l’ancien policier, BBVA aurait eu accès à des milliers d’écoutes téléphoniques de journalistes et personnalités haut-placées du monde politique et économique, réalisées en 2004 pour empêcher que le groupe immobilier Sacyr entre à son capital.

Jeudi, la banque a confirmé avoir ouvert en juin 2018 une enquête sur «les services prêtés par l’entreprise» Cenyt. Les informations publiées dans les médias «seraient, si elles étaient vraies, d’une incontestable gravité», a déclaré la banque.

Le gendarme de la Bourse a fait savoir vendredi qu’il vérifierait si BBVA provisionnait bien les amendes qu’elle pourrait éventuellement encourir.

«Nous suivons la question avec attention» pour nous assurer que, «si à l’avenir, il y a une responsabilité économique pour BBVA, cela soit reflété dans ses comptes», a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’Autorité espagnole des marchés financiers (CNMV).

José Manuel Villarejo, 67 ans, entré dans la police en 1973, a secrètement enregistré pendant des années élus, magistrats, hommes d’affaires, policiers. Ses enregistrements ont récemment mis en délicatesse l’ancien roi Juan Carlos et l’actuelle ministre de la Justice Dolores Delgado.

Dans une lettre ouverte publiée mercredi par un media en ligne, l’ancien policier a menacé le chef du gouvernement Pedro Sanchez, qui l’a traité de «maître-chanteur» et de «corrompu», de révéler de nouvelles informations compromettantes.

Au total, les enquêteurs ont «saisi plus de 20 térabits d’informations» archivées par Villarejo, «équivalant à trois mois d’émissions de radio ininterrompues», a révélé Mme Delgado l’année dernière devant une commission parlementaire.

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