La banque britannique Barclays a publié jeudi un bénéfice net en hausse de près d’un quart l’an dernier, à 5,3 milliards de livres (6,0 milliards de francs), tiré notamment par sa branche au Royaume-Uni et sa banque d’investissement, mais le marché s’attendait à mieux et son action plonge.
Le chiffre d’affaires de Barclays au Royaume-Uni a augmenté de 9%, grâce notamment «à l’acquisition de Tesco Bank», tandis que sa banque d’investissement affiche une croissance de 7%, bénéficiant de «revenus de commissions plus élevés», indique la banque dans un communiqué.
Barclays avait annoncé début 2024 le rachat au géant britannique des supermarchés Tesco de ses opérations bancaires de détail pour un versement initial de quelque 600 millions de livres, dans le but de «compléter» son activité au Royaume-Uni.
Pourtant, et malgré l’annonce d’un nouveau programme de rachat d’actions d’un milliard de livres, qui porte les redistributions aux actionnaires à 3 milliards au titre de 2024, le cours de l’action Barclays à la Bourse de Londres dégringole de 6%.
Le rachat d’actions «était largement attendu et les bénéfices et dividendes par action ont été inférieurs aux attentes. Les investisseurs ont également été déçus par le fait que les prévisions pour 2026 n’aient pas été revues à la hausse», résume Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
En outre, le cours de l’action a plus que doublé au cours des 12 derniers mois, rappelle l’analyste: «il n’est pas surprenant» de voir certains investisseurs choisir d’encaisser leurs bénéfices en vendant leurs actions.
Barclays cherche à réduire ses coûts et avait notamment supprimé 5'000 postes dans le monde en 2023, avant d’annoncer il y a un an une nouvelle structure de groupe.
Son chiffre d’affaires a augmenté l’an dernier de 6% sur un an à 26,8 milliards de livres.
«Le plan visant à se concentrer sur ses opérations au Royaume-Uni et à faire preuve de rigueur sur le capital alloué à ses activités de banque d’investissement semble porter ses fruit», estime M. Mould.
Barclays a aussi profité l’an dernier de taux d’intérêt ayant suffisamment baissé pour éviter un afflux de clients en difficulté (qui aurait pu lui imposer des provisions pour créances douteuses), mais en même temps restés suffisamment élevés pour soutenir les marges, selon l’analyste.