Banque Syz a enfreint les prescriptions anti-blanchiment

AWP

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L’établissement genevois n’a pas suffisamment assumé ses obligations lors de transactions qui ont parfois atteint des dizaines de millions de francs.

Le gendarme financier Finma émet un blâme contre Banque Syz, qui a enfreint les prescriptions contre le blanchiment d’argent dans ses relations avec un client angolais. L’établissement genevois n’a pas suffisamment assumé ses obligations lors de transactions qui ont parfois atteint des dizaines de millions de francs. Aucune pénalité financière n’est cependant infligée à la banque privée, qui avait signalé le cas.

La Finma avait ouvert une enquête approfondie («enforcement») en février dernier, en raison d’indices d’infractions aux dispositions de lutte contre le blanchiment d’argent, rappelle jeudi l’autorité de surveillance.

Banque Syz n’a pas procédé aux vérifications nécessaires au sujet de l’évolution de la fortune et les importantes transactions réalisées par ce client angolais, pourtant identifié comme un proche d’une personnalité politiquement exposée.

Selon le gendarme financier, l’établissement genevois a néanmoins respecté son obligation légale en communiquant ce cas, ce qui a permis aux autorités pénales de l’examiner. Il a également pris les mesures nécessaires «en vue du rétablissement de l’ordre légal», explique le communiqué. Dans le cadre de sa surveillance, la Finma va vérifier la mise en oeuvre de ces mesures par le biais d’un auditeur indépendant.

Dispositif «inadapté», selon la banque

Contactée par AWP, Banque Syz affirme accorder la plus grande importante à la lutte contre le blanchiment d’argent. «Le dispositif mis en place s’est malheureusement révélé inadapté pour le suivi d’une relation d’affaires spécifique», selon la prise de position de l’établissement genevois.

La décision de la Finma ne constitue pas une remise en cause générale du dispositif en place au sein chez Syz, souligne la banque, qui rappelle avoir respecté ses obligations légales en signalant le cas.

L’affaire, qui remonte à 2018, n’a été rendue publique que récemment par le portail judiciaire romand Gotham City, après une décision du Tribunal pénal genevois. D’après la NZZ, qui a publié un article mi-septembre, ce scandale concerne l’homme d’affaires angolo-portugais Carlos Manuel de São Vicente, soupçonné de blanchiment d’argent et qui fait déjà l’objet d’une enquête de la justice genevoise.

Banque Syz avait eu des soupçons et en avait informé le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS). Le Ministère public genevois a ensuite bloqué fin 2018 des comptes pour un montant total de 1,114 milliard de francs. Après un déblocage partiel, quelque 900 millions de dollars (831 millions de francs au cours actuel) sont aujourd’hui encore gelés.

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