Allianz: performance opérationnelle historique dans un «environnement terrible»

AWP

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Le bénéfice d’exploitation, en hausse de 6% sur un an, se situe en haut de la fourchette prévue par le géant allemand de l’assurance.

Allianz a affiché en 2022 un résultat opérationnel historique, à 14,2 milliards d’euros, dépassant les attentes des analystes, dans un contexte chaotique émaillé d’un scandale américain dans sa gestion d’actifs.

Le bénéfice d’exploitation, en hausse de 6% sur un an, se situe en haut de la fourchette prévue par le géant allemand de l’assurance.

Après impôt, il ressort un solde de 6,74 milliard d’euros, en hausse de 2% sur un an.

L’année 2022 s’est déroulée dans un «environnement terrible», a affirmé le patron du groupe Oliver Bäte lors d’une conférence téléphonique, alors que la guerre russe en Ukraine a mis les marchés sens dessus-dessous et que l’inflation a grimpé comme jamais depuis des décennies.

Cette combinaison de risques pourrait encore jouer en 2023, n’empêchant pas l’assureur de viser une rentabilité opérationnelle identique à la performance de l’an passé, à 14,2 milliards d’euros, en l’entourant d’un écart de plus ou moins un milliard d’euros.

Des «résultats solides et des perspectives positives», a jugé Hadley Cohen, analyste chez Deutsche Bank.

A la Bourse de Francfort, le titre reculait néanmoins de près de 3% en séance, figurant en queue d’indice Dax.

Une pointe de déception est venue de l’absence d’un nouveau programme de rachat d’actions, sur laquelle comptait l’analyste Michael Huttner chez Berenberg.

Un tel programme de plus d’un milliard d’euros, lancé à l’automne, est toujours en cours.

Le groupe propose en outre de verser à ses actionnaires un dividende de 11,40 euros par titre, le plus haut jamais versé.

«Environnement terrible»

Des problèmes maison ont particulièrement pesé l’an dernier dans la gestion d’actifs : Allianz a soldé un litige américain né en 2021 à raison de 6 milliards de dollars d’amende qu’il a accepté de payer en mai dernier.

Des investisseurs furieux d’avoir essuyé des pertes importantes pendant la crise du coronavirus à travers des fonds structurés dénommés «Alpha» de la filiale Allianz Global Investors (AGI) avaient poursuivi l’assureur.

Outre l’amende – qui a été provisionnée sur 2021 et 2022 – Allianz a dû se séparer de pans de sa gestion d’actifs aux États-Unis.

Ces déconvenues et l’environnement perturbé ont fait fondre de 331 milliards d’euros les fonds gérés pour compte de tiers, dont 80 milliards de sorties nettes de fonds par les clients d’AGI et de sa soeur américaine Pimco. Ils sont retombés à 1.635 milliards d’euros.

Le mois de janvier a de nouveau vu des entrées nettes de fonds, a précisé l’assureur.

En Russie, la cession d’activités de l’assureur n’est pas encore bouclée, mais elle a déjà érodé de 400 millions d’euros les résultats du groupe.

L’an dernier, le chiffre d’affaires du premier assureur européen (devant le français Axa) a totalisé 152,7 milliards d’euros, en hausse de 2,8%.

La branche phare des dommages a vu ses recettes grimper de 12%, à 70 milliards d’euros, en ayant augmenté tant les volumes que les prix des polices d’assurances, et le bénéfice d’exploitation a augmenté de plus de 8% à 6,2 milliards d’euros, après la pandémie de Covid-19 subie en 2020 et des inondations dévastatrices en Allemagne en 2021. Mais les analystes s’attendaient encore à mieux.

Les remboursements liés aux grosses catastrophes naturelles ont totalisé 1,73 milliard d’euros, entre l’ouragan Ian aux États-Unis, des inondations en Australie et des tempêtes en Europe.

Le ratio combiné affiche 94,2%, selon cet indicateur clé qui rapporte le montant des primes encaissées aux remboursements effectués.

Inférieur à 100%, il signifie que la branche est rentable. Allianz compte le ramener à 93% cette année.

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