ABN Amro présente ses excuses pour son rôle dans l’esclavage aux XVIIIe et XIXe siècles

AWP

1 minute de lecture

«Des recherches commandées par ABN Amro ont révélé que certains des prédécesseurs légaux du groupe étaient impliqués dans la traite des esclaves», déclare la banque néerlandaise.

ABN Amro, la troisième plus grande banque néerlandaise, a présenté mercredi ses excuses pour son rôle dans l’esclavage, reconnaissant qu’il avait causé aux XVIIIe et XIXe siècles «des souffrances indicibles».

La banque est l’une des premières entreprises privées néerlandaises à s’excuser pour son rôle dans la traite atlantique des esclaves, sur fond d’un débat croissant sur cette période douloureuse du passé colonial des Pays-Bas.

«Des recherches commandées par ABN Amro ont révélé que certains des prédécesseurs légaux d’ABN Amro étaient impliqués dans la traite des esclaves», a déclaré la banque dans un communiqué.

Cela comprenait «l’esclavage dans les plantations et le commerce de produits issus de l’esclavage aux XVIIIe et XIXe siècles», a reconnu la banque.

«L’esclavage a causé des souffrances indicibles, et ABN Amro présente ses excuses pour les actions et les activités de ces prédécesseurs», a-t-elle ajouté.

Selon des chercheurs mandatés par la banque, l’établissement qui a précédé ABN Amro, Hope & Co, devenue la plus grande société financière et commerciale des Pays-Bas à la fin du XVIIIe siècle, «jouait un rôle central dans l’économie esclavagiste internationale du XVIIIe siècle», a précisé la banque.

«Non seulement les opérations liées à l’esclavage étaient une source d’une grande partie des bénéfices de Hope & Co., mais l’entreprise était également activement impliquée dans les affaires quotidiennes des plantations», a souligné ABN Amro.

Un autre prédécesseur, Mees en Zoonen, négociait des assurances pour des navires «négriers» et les expéditions de marchandises récoltées par des esclaves, ont indiqué les chercheurs de l’Institut international d’histoire sociale (IISH), basé à Amsterdam.

«ABN Amro telle qu’elle existe actuellement ne peut pas défaire cette période de son histoire», a réagi le directeur général de la banque, Robert Swaak, cité dans le communiqué.

Les excuses d’ABN Amro surviennent alors que le débat se poursuit aux Pays-Bas sur leur passé colonial.

Le roi Willem-Alexander des Pays-Bas a annoncé plus tôt cette année qu’il n’utiliserait plus jusqu’à nouvel ordre le carrosse doré royal, au centre d’un débat sur l’esclavage et le racisme à cause de représentations d’hommes noirs agenouillés devant leurs maîtres blancs.

La somptueuse voiture à cheval n’a plus été utilisée depuis 2015 et trône comme pièce maîtresse d’une exposition à Amsterdam sur le passé colonial des Pays-Bas.

A lire aussi...