WEF 2020: rencontre Sommaruga-von der Leyen positive

AWP

2 minutes de lecture

La présidente de la Confédération sent l’UE «intéressée à des solutions» avec la Suisse.

La première rencontre entre la présidente de la Confédération et celle de la Commission européenne Ursula von der Leyen n’aura pas fait bouger les fronts à Davos (GR). Mais Simonetta Sommaruga sent que Bruxelles «veut collaborer» et «est intéressée à des solutions».

«Nous n’avons pas marqué des positions. Nous nous sommes écoutées», a expliqué lundi devant la presse la présidente de la Confédération, au terme d’une discussion qui a duré plus longtemps que prévu. Pas de grande annonce, mais une «atmosphère très bonne» et «constructive» et une «réunion calme», a-t-elle ajouté, à la veille de l’ouverture du Forum économique mondial (WEF) dans la station grisonne.

Depuis un an, les échanges à haut niveau étaient plus difficiles en raison du Brexit, qui doit entrer en vigueur à la fin du mois. Interrogé sur les effets de ce déblocage récent pour le dialogue entre la Suisse et l’UE, Mme Sommaruga est restée prudente. «Le Brexit n’a pas été un thème dans la discussion» de Davos, s’est-elle contentée d’affirmer. Celle-ci a eu lieu à quelques mois de la votation sur l’initiative sur la libre circulation, prévue en mai prochain.

Parmi les incertitudes abordées lundi, Berne attend le nouveau règlement de l’UE visant à renforcer la sécurité des patients, qui sera mis en oeuvre le 25 mai prochain. Les exportations de dispositifs médicaux vers les Etats membres pourraient être affectées sans solution.

La Suisse a clairement affirmé à Mme von der Leyen qu’elle souhaitait «au minimum» garantir le maintien des conditions actuelles. Il n’en va pas seulement de la sécurité juridique, mais aussi de celles des patients qui dépendent des produits suisses, a affirmé Mme Sommaruga.

Trois conseillers fédéraux

Le Parlement a bien adapté la législation suisse dans le cadre d’une procédure accélérée. Mais cette modification ne prendra pleinement effet que si l’UE accepte d’actualiser l’accord sur la reconnaissance mutuelle en matière d’évaluation de la conformité (ARM).

La présidente de la Confédération a répété à la nouvelle cheffe de l’équipe européenne que la Suisse souhaitait un accord-cadre, mais que la discussion demandait encore du temps en Suisse. Mme von der Leyen a elle relevé l’»importance» de cet arrangement et a souhaité une signature et une ratification «dès que possible», selon la Commission européenne.

Il y a quelques semaines, le commissaire en charge du dossier suisse Johannes Hahn, qui accompagnait lundi sa présidente, avait affirmé qu’une renégociation n’était pas possible. Mais il avait adouci le ton par rapport aux précédentes déclarations européennes, ne conditionnant plus l’extension d’accords bilatéraux existants à l’approbation de l’accord institutionnel.

Outre Mme Sommaruga, les conseillers fédéraux Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter ont aussi participé à la rencontre de lundi. La Suisse a fait part de son soutien à une réforme du système européen de prise en charge des migrants. Et Mme von der Leyen a souhaité un rapide paiement d’une nouvelle contribution suisse à la cohésion européenne.

Pas d’offre pour le «Pacte vert»

Thème important cette année au WEF, la question climatique, dont Mme Sommaruga a fait l’une de ses priorités pour son année présidentielle, a également été mentionnée par les deux présidentes. La Suisse n’est pas arrivée avec des offres financières pour alimenter le nouveau «Pacte vert» dévoilé par Mme von der Leyen il y a un mois.

Mais ces deux acteurs partagent notamment la volonté d’atteindre une neutralité carbone d’ici 2050. Tout le contraire du président américain Donald Trump que Mme Sommaruga rencontrera mardi à Davos. «Je peux vous assurer que nous parlerons aussi du climat», a-t-elle toutefois insisté.

Elle doit aussi ouvrir mardi officiellement le WEF. De son côté, Mme von der Leyen a rendu hommage lundi soir au fondateur du Forum Klaus Schwab, «l’un des premiers à remettre en question la dépendance européenne aux énergies non renouvelables».

Davos est le site où «les conflits sont empêchés, les affaires se font et les disputes se règlent», a-t-elle dit lors d’une cérémonie pour célébrer cette 50e édition de la rencontre grisonne. En ligne avec la thématique de ce WEF pour un capitalisme plus collaboratif, «un système économique plus juste et plus durable est possible», a-t-elle encore affirmé.

A lire aussi...