La BCE menace de sanctions les banques tardant à intégrer le risque climatique

AWP

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Les établissements concernés doivent «remédier à leurs lacunes avant une certaine date», faute de quoi ils «devront payer une pénalité pour chaque jour où la lacune n’est pas résolue».

La Banque centrale européenne infligera des sanctions pécuniaires aux banques en retard dans la prise en compte des risques liés au changement climatique dans leur activité, a déclaré mardi un haut responsable de l’institution monétaire.

Le superviseur des grandes banques dans la zone euro prévoit «l’imposition de pénalités pécuniaires» envers les banques tardant à prendre en compte les risques liés au climat et à l’environnement, a déclaré Frank Elderson, vice-président du superviseur bancaire au sein de la BCE, lors d’un discours à Bruxelles.

En d’autres termes, il a été demandé à ces banques de «remédier à leurs lacunes avant une certaine date», faute de quoi elles «devront payer une pénalité pour chaque jour où la lacune n’est pas résolue».

Il n’a pas précisé le montant de ces amendes potentielles, qui pourraient en théorie atteindre jusqu’à 5% du produit bancaire quotidien.

La BCE a publié en novembre 2020 un catalogue de recommandations à l’intention des banques pour qu’elles identifient et gèrent les risques climatiques et environnementaux dans leur gouvernance, leur stratégie et leur gestion globale des risques principalement logés chez leurs clients emprunteurs.

Par exemple, chiffrer le montant ou le pourcentage d’actifs liés au carbone dans chaque portefeuille.

Des délais spécifiques ont été impartis à chaque établissement pour répondre à ces attentes au plus tard d’ici la fin de 2024, et ce en plusieurs étapes.

Or, «nous avons constaté qu’un certain nombre de banques n’ont pas tenu leurs promesses dans le délai intermédiaire» fixé à mars 2023, selon M. Elderson.

Trois ans après la publication des recommandations - non contraignantes - de la BCE, ces banques sont encore muettes sur «l’impact des risques climat et environnement sur leurs portefeuilles», regrette le banquier central, pendant que le réchauffement climatique avance lui à pas forcé.

A deux semaines de la plus importante conférence des Nations unies sur le climat (COP) depuis l’accord de Paris en 2015, il est «beaucoup moins certain que nous parviendrons à limiter le réchauffement climatique en dessous de la barre des deux degrés Celsius (tel que fixé à Paris), sans parler de 1,5 degré qui est de plus en plus hors de portée», a souligné M. Elderson.

Selon lui, la «menace d’un scénario désastreux» dans lequel le réchauffement climatique dépasserait largement les deux degrés «est bien réelle».

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