Suivi de Visa Inc. par Bordier

Daniel Pellet, Bordier & Cie

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En dépit d’une volatilité macro plus importante, Visa a maintenu ses perspectives 2019.

Visa a publié des résultats T1 FY2019 à nouveau de bonne facture. Le bénéfice par action trimestriel (1,30 dollar) est supérieur aux attentes (1,25 dollar) grâce à une hausse des volumes de transactions de 11%, mais a surtout bénéficié de l’effet fiscal lié à la réforme promulguée par D. Trump. Le taux d’impôts était donc inférieur aux attentes, à 18% (vs 20,3% attendu). En dépit d’une volatilité macro plus importante, Visa a maintenu ses perspectives 2019.

Les revenus du T1 FY2019 progressent donc de 13% à 5,5 milliards de dollars. Le BN ressort à 3 milliards de dollars, en hausse de 17% a/a. Par action la progression est de 21% à 1,30 dollar (vs consensus à 1,25 dollar). La bonne progression des revenus a été partiellement compensée par des Opex supérieures aux attentes (impact de 0,04 dollar). Les volumes de paiements, à fin décembre, étaient solides, aussi bien aux Etats-Unis qu’à l’international (en monnaie locale). Le management est en revanche prudent sur le trafic transfrontière. Au total, les volumes de paiements sont en hausse de 11% (à tcc) à 2,2 milliards de dollars, dont +11% aux USA à 980 millions de dollars, et +4,5% à l’international. Côté carte de crédit (+9%) et cartes de débit (+13%).

Le nombre de cartes en circulation a progressé de 4% à 3,35 milliards d’unités, dont 1,1 milliard de cartes de crédit (+3%) et 2,24 milliards de cartes de débit (+5%). Si les revenus bruts augmentent de 13% à 6,96 milliards de dollars, les avantages clients se sont accrus de 10% (à 1,46 milliard de dollars) et donc les revenus nets ressortent à 5,5 milliards de dollars. On notera que la part des avantages clients sur les revenus recule légèrement de 50bps à 20,9%. Par type d’activité, les revenus de services sont en hausse de 9% (à 2,34 milliards de dollars), le data processing ressort à 2,47 milliards de dollars (+15%) et les transactions internationales à 1,85 milliard (+11%). Du côté opérationnel, l’Ebit atteint 3,72 milliards de dollars (+12%) avec une marge à 68%, en léger recul (-90bps), face à des opex à 1,79 milliard de dollars, en hausse de 17%.

Les perspectives pour l’exercice 2019 sont solides: «low double-digit» pour les revenus (avec ~1% d’effet monétaire négatif); des avantages clients en hausse, mais maintenus à 22-23% des revenus; des opex en légère augmentation («mid-to-high-single-digit»), ce qui devrait permettre de récupérer 1,5 à 2% de marge (selon les nouvelles normes comptables); le taux d’impôts effectif serait entre 20 et 20,5%; BNA «mid-teens», yc 1pt de FX négatif.

Des résultats très satisfaisants pour le premier réseau mondial de cartes de crédit, qui se laisse porter par la vague de la conversion globale du cash en crédit, les opportunités internationales et les paiements numériques. A cet égard, Visa, qui avait pris un certain retard sur son concurrent Mastercard, va mettre les bouchées doubles en matière de Fintech. A mi 2018, le groupe a mis en place un programme (Fast-track) permettant aux Fintech européennes de rejoindre son réseau mondial rapidement et à peu de frais. Visa va également investir quelque 100 millions de dollars pour soutenir ce type d’activités en Europe. Face à la concurrence technologique (ex: le paiement instantané, proposé par la BCE), Visa et son réseau mondial ne semble pas inquiet (il y a encore beaucoup de paiements en argent liquide à basculer en numérique). Enfin, le groupe participe déjà aux systèmes de paiements intégrés par exemple dans les messageries genre WeChat Pay. Visa Direct fournit déjà le mécanisme de virement utilisé par les «amis» de Facebook Messenger.

Valeur théorique du modèle Core Holding pour le groupe Visa: 155,2 dollars (+13%).

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