Le processus de succession de Philippe Doffey, directeur général de Retraites Populaires (RP) depuis 2013, est «à bout touchant», a déclaré mercredi à la presse Claude Romy, président du conseil d’administration, lors de la conférence sur les résultats. La tâche a été confiée au comité de gouvernance, éthique et personnel, composé de Claude Romy, Jean-Christophe Schwab et Joël Wagner. Ce comité présentera sa proposition au conseil d’administration dans son ensemble et c’est ce dernier qui se déterminera. Le Conseil d’Etat validera ensuite la nomination. Retraites Populaires est en effet une institution vaudoise majeure, avec une fortune sous gestion de 28,6 milliards de francs pour 211'618 personnes affiliées et 354 collaborateurs. La sélection, au sein de très nombreux candidats, doit porter les valeurs défendues par le mutualiste, insiste le président. La décision est attendue à la fin du printemps. Philippe Doffey n’a pas encore annoncé le moment exact de son départ à la retraite. Assistera-t-il à la prochaine conférence annuelle?

Le groupe Retraites Populaires a enregistré une performance nette négative de 7% en 2022 (+6% en 2021), une année de baisse des marchés. Mais sur cinq ans, la performance moyenne est positive de 2,4%.

L’impact de la chute de Credit Suisse est très modeste. La banque représentait 0,58% du portefeuille en actions suisses grandes capitalisations. Le 20 mars, la moins-value était estimée à 1,5 million. Le coût des obligations AT1 pour compte propre est de 300’000 francs. A la fin du trimestre, la performance nette de RP est estimée à 1,8%.

Au niveau des encaissements, le groupe a enregistré le deuxième meilleur résultat de son histoire, soit 823 millions de francs. Environ 48 millions proviennent de la reprise des engagements de l’entreprise Castolin. Dans la gestion de mandats, RP a repris la gestion administrative de la caisse de pension de la ville de Fribourg. Le mandat s’ajoute à celui d’autres grands noms, comme la Caisse de pension de l’Etat de Vaud et la Caisse intercommunale de pensions.

La hausse des taux d’intérêt du marché promet une augmentation des marges de l’institution. En effet, l’espérance de rendement passe de 2,2% en 2022 à 2,9% en 2023. L’écart est donc en nette hausse par rapport au besoin de rendement pour couvrir les engagements d’assurance, lequel restera à 1,38% en 2023. L’augmentation résulte surtout de la hausse attendue des rendements obligataires. L’immobilier résidentiel devrait continuer à offrir un rendement à long terme de 3 à 3,5%, révèle Philippe Doffey.

L’institution a par ailleurs lancé son initiative «Bien vivre sa retraite», laquelle entend offrir des solutions à chaque étape de la retraite. Concrètement, elle se traduira par un accès facilité aux prêts hypothécaires pour les seniors, au développement de logements protégés, à l’adaptation des bâtiments existants et à la proposition de services à la personne.