Réaction de Pimco après la Fed: la probabilité d'une récession est un jeu de pile ou face

Tiffany Wilding, Pimco

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L'excédent économique découlant de la pandémie, notamment l'excès d'épargne des ménages, est en train de se résorber, ce qui a probablement allongé les délais d'action de la politique monétaire.

La Réserve Fédérale américaine a maintenu ses taux directeurs à un niveau stable et a fait part de son intention de les maintenir à un niveau restrictif plus longtemps que prévu. La croissance du PIB réel a été beaucoup plus résistante, ce qui a entraîné des révisions substantielles de projections économiques des membres du FOMC (Comité Fédéral de l'Open Market). Ces nouvelles projections impliquent une accélération notable de la productivité et un taux d'intérêt naturel à court terme plus élevé, ce qui fait reculer l'inflation sans que le taux de chômage n'augmente beaucoup ou que la croissance ne soit inférieure à la tendance.

La pandémie et la réponse du gouvernement ont créé un ensemble de facteurs très particuliers qui ont un impact sur l'économie américaine. Historiquement, lorsque les taux ont augmenté aussi rapidement pour ramener l'inflation à l'objectif de 2% de la Fed, l'économie a eu tendance à entrer en récession. Jusqu'à aujourd'hui, les responsables de la Fed avaient implicitement admis ce fait en prévoyant une hausse du taux de chômage qui, historiquement, est associée à la récession. Cependant, avec ces nouvelles prévisions, la Fed a illustré sa confiance croissante dans le fait que cette fois-ci est différente.

Nous sommes davantage préoccupés par la viabilité à court terme du récent taux de croissance de 2% du PIB réel. Bien qu'un atterrissage en douceur soit certainement possible, c'est-à-dire un retour de l'inflation à l'objectif sans provoquer de récession, nous pensons que la probabilité d'une récession est un jeu de pile ou face. La politique monétaire restrictive devrait rester en place pendant une longue période et ralentir l'activité économique au fil du temps. L'excédent économique découlant de la pandémie, notamment l'excès d'épargne des ménages, est en train de se résorber, ce qui a probablement allongé les délais d'action de la politique monétaire, sans pour autant les éliminer. Les conditions de crédit sont serrées et les coûts d'emprunt sont plus élevés pour l'emprunteur occasionnel. Les effets négatifs de cette situation sur l'économie devraient s'accentuer au fil du temps, à mesure que la dette est refinancée à ces nouveaux taux plus élevés.

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