Les PME industrielles sont entrées en récessions – PME PMI de Raiffeisen

Domagoj Arapovic, Raiffeisen

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En juillet, l’indice a encore davantage plongé dans la zone de contraction à cause de fortes baisses dans les composantes carnets de commandes et volume de production.

Le ralentissement dans l’industrie frappe désormais aussi de plein fouet les petites et moyennes entreprises, comme le montre l’indice PMI PME de Raiffeisen. En juillet, l’indice a encore davantage plongé dans la zone de contraction à cause de fortes baisses dans les composantes carnets de commandes et volume de production.

En juillet, l’indice PMI PME de Raiffeisen s’est replié de 48,8 à 46,3 points, descendant dans la zone de contraction à un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis début 2021. A l’époque, la Suisse se trouvait juste dans le deuxième confinement dû au coronavirus. Les détails du sondage font ressortir un sombre tableau. La composante relative aux carnets de commande a massivement reculé de 50,7 à 42,4 points et celle concernant l’évolution de la production a subi une baisse pareillement forte. Seule la hausse enregistrée dans les autres composantes a permis que le repli de l’indice total ne soit pas encore plus important. La composante des stocks de marchandises en particulier s’est appréciée. C’est souvent le signe que les entreprises s’attendent à un volume de production en hausse et constituent donc des stocks. Dans beaucoup d’entre elles, la hausse est cependant due cette fois au fait que les quantités achetées ont été trop élevées à cause du recul étonnamment puissant de la production en juillet. La composante emploi a elle aussi augmenté en juillet. Notant à 48,5 points, elle est restée dans la zone de contraction pour la quatrième fois d’affilée.

Les PME de fait en récession elles aussi

Le ralentissement actuel dans l’industrie européenne ainsi que dans les grandes entreprises suisses se répercute maintenant aussi de plein fouet sur les fournisseurs et les PME en général. Plusieurs raisons expliquent la mauvaise situation de l’activité. D’une part, le boom de la demande de biens suscitée par la pandémie a définitivement cessé; en lieu et place, les consommateurs dépensent de nouveau davantage pour les services. D’autre part, la demande dans l’industrie souffre de l’inflation élevée persistante et, de façon accrue, de la hausse des taux d’intérêt. Les vents contraires sont actuellement si forts que même le recul des prix de l’énergie et la détente observée dans les difficultés d’approvisionnement n'ont apporté que de maigres impulsions.

En raison des effets différés des rapides hausses des taux d’intérêt, les perspectives conjoncturelles à l’échelle mondiale demeurent orientées vers le bas. Nous nous attendons à encore plus de signes de ralentissement, même dans le domaine des services, actuellement en meilleure forme que l’industrie. A notre avis, le risque de récession est dans l’ensemble peu important à cause de la stabilité de la consommation privée. Cependant, dans l’industrie orientée vers les exportations, la situation restera momentanément difficile en raison de la faiblesse de la demande en provenance de l’étranger.

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