Journée mondiale de la Terre – Transition écologique, un coût de l'inaction trop élevé

Pascal Dudle & Matthias Fawer, Vontobel

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D'ici la fin de la décennie, il faudra investir 1000 milliards supplémentaires par an dans les énergies propres afin de pouvoir atteindre le niveau zéro carbone d'ici à 2050. Ne pas agir coûterait encore plus cher.

Le monde est confronté à une crise environnementale d'une ampleur sans précédent. Le changement climatique, la déforestation, le stress hydrique de plus en plus présent et la pollution entraînent des modifications de la biodiversité ayant un impact à tous les niveaux (des sécheresses et inondations, en passant par la production industrielle, jusqu’à la santé humaine).

Indépendamment de la volonté des différents gouvernements de réguler les effets, des investissements importants sont nécessaires dans les décennies à venir pour éviter que les températures ne dépassent pas de plus de 1,5°C les températures de l'ère préindustrielle. Pour empêcher cette hausse, il est nécessaire d'investir massivement dans la transition vers une économie à faible teneur en carbone et dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Selon le GIEC, pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels, les émissions mondiales de CO2 devraient diminuer d'environ 45% par rapport aux niveaux de 2010 d'ici à 2030 et atteindre un niveau net nul vers 2050.

Les investissements nécessaires pour permettre la transition de l'économie réelle sont considérables. Selon les estimations, d'ici la fin de la décennie, il faudra investir 1000 milliards de dollars supplémentaires par an dans les énergies propres afin de pouvoir atteindre le niveau zéro d'ici à 2050. Cela représente une multiplication par sept des niveaux actuels.

Ne pas agir pour empêcher une hausse des températures supérieure à 1,5°C coûterait encore plus cher. Le secteur privé a un rôle important à jouer pour relever les défis environnementaux mondiaux. En prenant des mesures pour réduire son empreinte écologique et en soutenant les initiatives en faveur du développement durable, le secteur privé peut contribuer à un avenir plus durable et plus résilient pour tous. Toutefois, cela nécessite une collaboration entre les gouvernements, le secteur privé et les institutions financières.

Aller de l'avant

La Commission européenne a répondu à la loi américaine sur la réduction de l'inflation (IRA) par une loi sur l'industrie nette zéro et une loi européenne sur les matières premières essentielles. Elles visent à développer la production nationale et à diversifier les chaînes d'approvisionnement. Les objectifs sont similaires à ceux de l'IRA: favoriser les entreprises locales et la sécurité de l'approvisionnement. L’objectif est de créer de meilleures conditions pour la fabrication de technologies propres, qui devraient représenter 40% des besoins d'ici à 2030. Mettant l'accent sur la compétitivité mondiale et l'indépendance énergétique, elles visent également à ramener en Europe les emplois verts, la formation, les talents et la fabrication nécessaire à la transition énergétique. En outre, ils devraient accélérer les procédures d'autorisation - l'obstacle le plus souvent mentionné en Europe.

En annonçant ces deux lois, la Commission européenne a fait un pas audacieux vers la réalisation d'émissions nettes zéro. Elle entend renforcer la capacité industrielle des technologies propres et garantir une chaîne de valeur durable pour les matières premières. La proposition comprend des objectifs et des mesures audacieux, probablement pour dépasser les Etats-Unis et la Chine – ce qui ne sera pas une mince affaire.

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