Héros du quotidien

Fredy Hasenmaile, Raiffeisen

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Les milliers d’hommes et de femmes qui entraînent des équipes de jeunes sportifs apportent une contribution inestimable à notre société avec beaucoup de passion.

Ils existent encore ces héros silencieux du quotidien. Même par milliers. Ils agissent dans l’ombre, semaine après semaine et sont si modestes que l’on entend très peu parler de leur précieuse action. Ils interviennent même dans le froid ou sous la pluie, une, deux, voire trois fois par semaine. Je veux parler des milliers d’hommes et de femmes qui entraînent des équipes de jeunes sportifs. Ils ne reçoivent ni médailles ni salaire et pas même beaucoup de sympathie ou de gloire. Et pourtant ils apportent une contribution inestimable à notre société avec beaucoup de passion. Ils sont mes héros et c’est d’eux que je veux parler ici.  

Le terrain de jeu est plus qu’un lieu où l’on fait voler ou rouler des ballons. C’est une arène dans laquelle de jeunes gens se développent au plan sportif mais aussi personnel. Le sport n’est pas seulement une activité physique, mais aussi une plate-forme permettant aux jeunes d’apprendre des valeurs vitales telles que le travail d’équipe, la discipline, le respect et le fair-play. Les entraîneurs développent non seulement des capacités physiques, mais forment aussi des caractères. Ce sont des mentors qui apprennent aux jeunes comment gérer les aléas de l’existence, obtenir des victoires et encaisser les défaites. Ils sont entraîneurs mais aussi parents de substitution, protecteurs, enseignants, mentors et prêtent parfois même une oreille attentive. Ils montrent aux jeunes que l’abandon n’est pas une option, que le collectif prime l’opposition, qu’il faut accepter les défaites et que l’on peut néanmoins se relever, que les hauts et les bas que nous traversons font de nous les personnes que nous sommes.  

Ils intègrent les Gashis, les da Silvas et les Berishas et leur donnent confiance en eux. Et peut-être seront-ils un jour les Xhakas, les Embolos, les Akanjis et les Kambundjis. Oui, on peut aussi apprendre à rêver aux jeunes sportifs. Les équipes sportives sont souvent le reflet de la société. Les entraîneurs créent un environnement dans lequel les jeunes sont pareillement les bienvenus, quelle que soit leur origine, leur sexe ou leur forme physique. Alors que les performances et les capacités sont essentielles. Mais les associations sportives ne contribuent pas seulement à l’intégration entre jeunes étrangers et autochtones, ils veillent aussi à l’intégration entre l’individu et la société. C’est d’autant plus important dans une société prétendument ou effectivement très individualisée, dans laquelle les liens sociaux s’érodent.  

Qu’est-ce qui pousse ces gens à se porter volontaires dans une association sportive? Qu’est-ce qui fascine dans cette activité et où puisent-ils la force pour exercer ce travail en plus d’un quotidien exigeant? Leurs protégés les aiment rarement, mais au moins leur témoignent-ils généralement du respect. Avec une gratitude silencieuse pour le temps et l’attention qui leur sont accordés et peut-être une légère irritation quant à l’altruisme du coach. Ces derniers sacrifient en effet un bon nombre d’heures. Avec deux entraînements par semaine et selon la saison un match le week-end, on totalise rapidement une demi-journée, voire une journée complète avec le temps de préparation des entraînements. Le fait de partager la joie des enfants et des jeunes est l’élément essentiel dans la motivation des coachs. Ceux qui ont des enfants savent de quoi je parle. La joie innocente et contagieuse des enfants, leur capacité d’enthousiasme et leur curiosité sont si édifiantes. Leur joie recèle une intemporalité, une insouciance qui nous rappelle que la vie nous réserve une multitude d’instants magiques malgré ses défis. Noël approche et que serait Noël sans les yeux brillants des enfants? Mais la profonde satisfaction de faire quelque chose d’utile et de donner en retour à la société est aussi une motivation fréquente, parallèlement au plaisir de collaborer avec d’autres personnes au sein d’une organisation. Y compris la gratitude des parents qui sont conscients des sacrifices faits par les coachs.

Dans un monde, dans lequel les jeunes sont confrontés à de nombreux défis, les entraîneurs sont des précurseurs inestimables. Leur dévouement et leur capacité à inspirer et à former les jeunes contribuent à en faire des membres forts, sûrs d’eux et responsables de la société. Leur activité va bien au-delà du coaching sur un terrain de jeu, elle consiste en un investissement dans l’avenir. C’est pourquoi ces mentors méritent toute notre reconnaissance pour ce travail invisible mais inestimable au service du développement de notre jeunesse. Je profite de l’occasion pour tous les remercier. Vous êtes mes héros et mes héroïnes. Et vous, chers lecteurs et lectrices, la prochaine fois que vous en rencontrerez un n’hésitez pas à lui tirer votre chapeau et à lui témoigner du respect. Vous pouvez leur donner un peu en retour.

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