Focalisation sur un avenir qui s'accompagne d'impacts

Hervé Guez, Mirova

2 minutes de lecture

La finance reste un instrument important pour relever les principaux défis liés au réchauffement climatique.

Les sujets d'impact qui émergent dessinent une nouvelle ligne directrice pour tout l'écosystème. Ainsi, les enjeux de biodiversité, de développement et de capital humain vont prendre le relais de ceux liés au climat, devenus plus matures. Ils sont tout aussi structurants en matière d'innovations pour les années à venir.

L’intensité des enjeux environnementaux et sociaux contraint l’homme à la transformation, plus radicale encore qu’il y a 10 ans. Dans ce contexte, l’accent s’élargit pour soutenir un périmètre plus large d’entités ayant cette double dimension. Cette nouvelle réalité est profitable aux épargnants qui souhaitent contribuer activement à la transformation juste et durable de l’économie réelle.

L’objectif des Green Bonds

De plus, les investissements dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique s'accélèrent car ces projets deviennent plus rentables. L'objectif des obligations vertes est de financer précisément des projets liés à la transition environnementale et sociale. 

En effet, ces investissements sont nécessaires et offrent un outil puissant pour la décarbonisation des portefeuilles: alors que l'indice Bloomberg Global Aggregate est aligné sur un scénario de 3,17°C, un portefeuille ayant pour univers l'indice Global Aggregate serait aligné sur un scénario de réchauffement climatique de 1,5°C avec seulement 17% d'investissement dans des obligations vertes et durables.

L’économie doit s’adapter pour fonctionner dans un monde bas carbone

Si le réchauffement climatique est devenu au cours des dernières décennies une réalité tangible pour chacun d’entre nous, la guerre en Ukraine a démontré ces derniers mois la vulnérabilité des économies au prix des énergies fossiles. 

Les acteurs du marché savent dorénavant que la neutralité carbone passera par le développement des énergies renouvelables. Mais il ne s’agit pas seulement d’adresser le problème de l’énergie: l’économie doit s’adapter pour fonctionner dans un monde bas carbone et ce sont donc tous les secteurs qui doivent transitionner, comme la mobilité, l’agriculture, l’immobilier, les ressources.

Il y a seulement quelques années, la préoccupation des investisseurs était la liquidité. Cette vigilance s’est ensuite tournée vers la valorisation. Aujourd’hui, la vigilance des investisseurs doit d’abord se porter sur l’intégrité des Green bonds. L'engagement collectif du marché à financer des projets ayant un impact réel renforcera à son tour la confiance des investisseurs, permettant ainsi l'émergence d'un cercle vertueux.

Un réservoir croissant d'actions, ainsi que d'obligations vertes et sociales

Et si nous étions entrés dans une ère où la légitimité d'une entreprise ne pouvait plus être dissociée de son projet de transformation du monde? Face à la prise de conscience générale d'un monde incertain, les investisseurs assistent à l'engagement croissant de deux segments de marché. D'une part, les grands acteurs, publics ou non, qui ont placé cette question au cœur de leur stratégie et la déploient en transformant les modèles existants, en investissant dans les nouvelles technologies, etc. 

D'autre part, il y a les entreprises moyennes et intermédiaires qui sont porteuses d'innovation pure et qui sont souvent absentes des grands indices de référence. En conséquence, cela représente un réservoir croissant d'actions, ainsi que d'obligations vertes et sociales.

De nombreux défis perdurent. Confrontés à l’urgence, c’est un changement de paradigme économique qu’il nous faut collectivement entamer. Un paradigme qui favorise la maximisation de l’impact et non plus du seul profit. 

La finance reste un outil essentiel pour relever les grands défis auxquels nous sommes collectivement confrontés. Elle en a la possibilité, la responsabilité et le devoir.

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