Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le shutdown aux USA pourrait entrer dans les livres d'Histoire. La faible évolution de l'industrie en Allemagne provoque un malaise sur les marchés.

Un «shutdown» avec des effets secondaires: la fermeture (partielle) des autorités et institutions gouvernementales en l'absence de moyens financiers est quasiment une tradition aux USA, qui comptent déjà 22 «shutdowns» depuis 1976. Le dernier épisode en date devrait toutefois constituer un record et se prolonger au-delà des trois semaines, sachant que, cette semaine non plus, le président Trump n'a pas réussi à se mettre d'accord avec les Démocrates sur le financement d'un mur en béton près de la frontière mexicaine, à hauteur de 5,7 milliards de dollars. L'ambiance entre Républicains et Démocrates est au plus mal, aucun camp n'étant prêt à faire des compromis. Le président US a subitement claqué la porte des négociations budgétaires, sans pour autant proclamer l'état d'urgence national. 

800'000 employés fédéraux sont actuellement en congé, ou doivent continuer à travailler sans toucher de salaire. Une autre conséquence du «shutdown» est qu'il ne permet pas la publication de données économiques importantes, surtout à un moment où la Fed entend orienter sa politique monétaire principalement aux données macroéconomiques. A titre d'exemple, les chiffres du commerce extérieur, tels que les exportations agricoles vers la Chine, n'ont pas été publiés la semaine dernière. Il en va de même pour le Bureau of Economic Analysis, l'organe publiant régulièrement des estimations de la performance économique, qui a fermé ses portes à l'heure actuelle. Les marchés financiers sont également touchés: les positions des investisseurs sur les marchés des opérations à terme ne sont plus publiées. Et bien que 150 sociétés aient l'intention de s'introduire en bourse ces prochaines semaines, une telle opération ne sera pas possible, sachant que la SEC est fermée également. 

«Nous ne tablons pas sur un prolongement
du «shutdown» sur plusieurs mois.»

Contrairement aux menaces de Donald Trump, nous ne tablons pas sur un prolongement du «shutdown» sur plusieurs mois, malgré les fortes oppositions, car plus il perdure, plus il aura un impact négatif sur le président US. L'agence de notation Fitch a déjà remis en question le rating AAA – indiquant l'excellente solvabilité des USA. Trump devrait bientôt s'arranger avec une solution qui ne répondra pas entièrement à ses désirs, accordant la première de ses priorités à sa réélection l'année prochaine. Selon nous, une solution sera trouvée dans le courant de janvier, qui marquera la fin du «shutdown». 

Une «récession technique» en Allemagne? L'Allemagne, locomotive de croissance, reste à la traîne. Après une baisse de la performance économique au T3 - causée notamment par des problèmes de production et de vente dans l'industrie automobile - on pouvait sérieusement espérer une reprise, or, celle-ci risque de se décaler. Les derniers chiffres de la production industrielle en Allemagne ont été une amère déception: une baisse de 1,9% en novembre par rapport au mois précédent, alors qu'on attendait une hausse. 

Pourquoi un tel recul? Le moral dans l'industrie allemande, fortement dépendante des exportations, s'est détérioré plus fortement que prévu en raison de la guerre commerciale entre les USA et la Chine. La production automobile ne s'est pas ressaisie en fin d'année, comme on l'espérait. Il n'est pas possible d'ignorer les faibles données de l'industrie. Il est de plus en plus probable, d'un point de vue mathématique, que la croissance pour le T4 2018 sera négative à nouveau. Notre voisin serait ainsi par définition dans une «récession technique». L'évolution en Allemagne soutient nos prévisions d'un freinage de la croissance en Suisse cette année, qui devrait atteindre 1,2% au lieu des 2,4% pronostiqués.

Graphique de la semaine
Le cours de l'action de la BNS sous pression 
Action de la BNS en CHF
Source: Bloomberg

L'action de la BNS a entretemps baissé de moitié depuis son niveau le plus haut. Les adeptes du titre boursier, peu négocié, devraient avoir revu leurs perspectives de hausse à la baisse, en raison de la perte annuelle de 15 milliards de francs en 2018.

GROS PLAN 

Samsung vit son moment Apple 
Les bénéfices du groupe électronique sud-coréen se sont effondrés de près de 30% au T4 2018 en raison de la faible demande en puces mémoires. Nous tablons sur d'autres avertissements du secteur technologique ces prochaines semaines. 

Le cours de l'or au plus haut depuis 6 mois 
Le cours du métal précieux a grimpé de 10% depuis octobre, et affronte les premiers obstacles en termes d'analyse technique, à 1'300 dollars. La tendance haussière devrait s'arrêter pour le moment.

LE PROGRAMME 

Mardi 15 janvier 2019 
Le parlement britannique votera sur l'accord du «Brexit» avec l'UE. En cas d'un «Non» pas improbable, la Première ministre May devra présenter un plan B sous trois jours.

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