BNS: la politique monétaire de la «main ferme» maintenue

Reto Cueni, Vontobel

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La décision de la Banque nationale suisse est tout à fait logique, car nous nous attendons à un nouveau ralentissement de la conjoncture mondiale, qui devrait également toucher l'économie helvétique.

La BNS conserve sa politique monétaire indépendante de la «main ferme» et maintient son taux directeur à 1,75% - sans se laisser influencer par l'opinion du marché qui s'attendait à une nouvelle hausse. Elle accorde ainsi plus d'importance à l'incertitude actuelle concernant la croissance économique nationale et mondiale qu'à la crainte d'une inflation obstinément plus élevée. De notre point de vue, cela est tout à fait logique, car nous nous attendons à un nouveau ralentissement de la conjoncture mondiale, qui devrait également toucher l'économie suisse. Le président de la BNS, Thomas Jordan, a toutefois souligné lors de la conférence de presse que la BNS gardait l'option ouverte d'augmenter les taux d'intérêt à une date ultérieure, précisément parce que la banque centrale prévoit à nouveau une inflation supérieure à la limite de 2% pour 2024.

Une nouvelle vague d'inflation pourrait réapparaître en raison de la récente remontée des prix de l'énergie sur les marchés mondiaux. Dans ce cas, la BNS peut continuer à utiliser sa deuxième arme contre l'inflation et renforcer le franc suisse en vendant des devises afin d'atténuer l'inflation importée - comme l'a également expliqué Thomas Jordan lors de la conférence de presse. Ainsi, la dernière décision en matière de taux d'intérêt est également un compromis suisse bien équilibré.

Comme cela a été expliqué lors de la conférence de presse, la BNS a lancé une nouvelle initiative. Le programme d'hypothèques nouvellement lancé est une nouvelle étape pour renforcer la résilience du système bancaire suisse. En cas de besoin, les banques peuvent obtenir des liquidités auprès de la BNS en échange de leurs hypothèques à titre de garantie. Cela se fera par le biais d'un processus numérique récemment mis en place, qui devrait également contribuer à la numérisation du système bancaire. Bien entendu, un tel programme risque toujours de fausser les incitations des banques à gérer leur portefeuille hypothécaire de manière trop peu rigoureuse. C'est à la BNS, dans la conception du programme, de contrecarrer une telle distorsion par des incitations d'un autre ordre, comme la fixation de décotes significatives sur la valeur des hypothèques (haircuts).

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