2022, trois enseignements pour l’avenir

Wilfrid Galand, Montpensier Finance

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La question énergétique, le retour des rendements obligataires et le mystère chinois ont marqué les marchés en 2022 et seront les clés d’un retour de l’optimisme l’année prochaine.

L’année qui s’achève aura marqué les esprits des financiers les plus expérimentés. Chute des actions, krach obligataire, implosion des cryptoactifs, envolée du dollar, les embardées se sont succédées à un rythme frénétique, alors que, pour la première fois en près de quatre-vingts ans, la guerre frappait aux portes de l’Europe. Les dernières semaines ont ramené un peu de calme, l’espoir d’un atterrissage finalement moins douloureux que prévu de l’économie mondiale et de l’inflation ayant permis une respiration bienvenue.

A l’heure des premiers bilans de cette année historique, et surtout des premières perspectives pour 2023, trois enseignements se dégagent.

Le premier est le caractère essentiel d’un approvisionnement énergétique mondial suffisant, stable et abordable, que ce soit en matière d’énergies fossiles ou d’électricité quelle que soit son origine.

La guerre en Ukraine a créé de fortes incertitudes sur le système énergétique européen, dépendant du gaz russe. La fragmentation des approches à l’intérieur de l’Union Européenne a généré d’importantes tensions entre les Etats membres. Lorsque la pénurie menace, tout est bon pour éviter les dégâts économiques, sociaux et politiques que font peser les ruptures d’approvisionnement.

Le retour du rendement sur les marchés obligataires est le deuxième enseignement essentiel de cette année, et une clé pour les investisseurs en 2023.

Au niveau mondial, la situation est moins difficile à court terme en raison de l’atonie de la demande chinoise. Si celle-ci repartait, il faudrait compter sur une augmentation de la production de l’OPEP ou du schiste américain, loin d’être garantie à ce stade. En tout état de cause, les relations de plus en plus tendues entre l’Iran et ses voisins, et en premier lieu l’Arabie Saoudite, seront à surveiller.

Le retour du rendement sur les marchés obligataires est le deuxième enseignement essentiel de cette année, et une clé pour les investisseurs en 2023.

Début juillet 2022, en Europe, les taux à zéro, voire négatifs, étaient de mise depuis dix ans.  Les voilà désormais au-dessus de 1,50% et en route pour les 3%. Aux Etats-Unis, le chemin depuis mars est encore plus spectaculaire puisque les Fed Funds sont passés en huit mois de Zéro à 4%!

Ce changement très rapide met fin au fameux «TINA» (There Is No Alternative) et ouvre l’ère du TARA (There Are Reasonable Alternatives). Le ralentissement des dynamiques d’inflation devrait permettre une stabilisation de la situation en 2023. Ce serait un soulagement pour les gestions obligataires, après une année 2022 très difficile, et ouvrirait de nouvelles possibilités aux fonds diversifiés ainsi qu’aux obligations convertibles, qui retrouvent enfin un plancher obligataire.

Le dernier enseignement est chinois. Cette année, le marasme économique du pays a permis paradoxalement d’éviter un emballement de l’inflation dans les pays occidentaux et d’aggraver les tensions d’approvisionnement en énergie.

En 2023, la grande peur des marchés sera la récession, voire la déflation (les prix à la production baissent déjà partout). Un retour de la sérénité des investisseurs passe par la réouverture du pays et la stabilisation de son secteur immobilier. C’est une des promesses de cette fin d’année qui a redonné un peu le moral aux marchés. Il faut désormais confirmer dans les prochains mois.

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