«Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas», avait dit Chirac en 2002

Benjamin Canlorbe, La Financière de l’Echiquier (LFDE)

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Alors que 50% du PIB mondial dépendent de la biodiversité, l'industrie de la gestion d'actifs s’empare du sujet.

«Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas», avait dit Jacques Chirac au Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002. En 2022, avec l’année la plus chaude jamais enregistrée en Suisse et notamment la plus longue période caniculaire enregistrée à Lugano1, le sujet climatique s’est imposé au cœur du débat public. Mégafeux de forêts, inondations majeures, sécheresses historiques, épisodes caniculaires se sont succédé lors de cette année marquée par les conséquences du dérèglement climatique. Des conséquences qui ont également provoqué des pertes majeures de biodiversité, la grande oubliée.

Selon un rapport commun du GIEC et de l’IPBES, ces deux crises intimement liées ont les mêmes causes : modes de production et de consommation, déforestation, pollutions... Jamais dans l’Histoire, l’effondrement de la biodiversité n’a été aussi rapide. Sur les 8 millions d'espèces végétales et animales recensées, un million d’espèces sont ainsi menacées d’extinction.

La recherche de nouveaux équilibres est affaire d’hommes et d’engagement. Mais également de performances financières de la finance à impact, dont le rôle est crucial.

Le sujet émerge car notre dépendance à la biodiversité, qui nous nourrit, nous soigne et régule le climat, est totale. Cet enjeu connexe au climat, dont 50% du PIB mondial dépendent, est stratégique et universel. Si certaines voix s’élèvent contre la réglementation jugée trop contraignante, si les débats sur la taxonomie européenne n’en finissent pas et si des campagnes anti-ESG déferlent aux Etats-Unis, l’intensification des conséquences du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité nous rappellent chaque jour l’urgence d’agir.

Face à l’urgence, certains gestionnaires d’actifs placent les enjeux de climat et de biodiversité au cœur de leur démarche d’entreprise et rendent compte avec transparence des actions déployées et de leurs investissements. Communiquer avec transparence est un enjeu prioritaire de l’investissement à impact coté2. Dans un contexte réglementaire de plus en plus complexe – SFDR, la directive européenne CSRD, taxonomie européenne – la nécessité d’accroître la transparence auprès des investisseurs est une priorité pour la gestion d’actifs.

La prise de conscience progresse peu à peu. Réunie en décembre 2022, la COP 15 est parvenue à placer sous le feu des projecteurs mondiaux la biodiversité et l’urgence d’agir pour la préserver. La recherche de nouveaux équilibres est affaire d’hommes et d’engagement. Mais également de performances financières de la finance à impact, dont le rôle est crucial. Nous continuerons à consacrer toute notre énergie au service de ces défis universels. L’érosion vertigineuse de la biodiversité n’est pas une fatalité. Il est encore temps d’agir!

 

1 Météo Suisse
2 L’attention de l’investisseur est attirée sur le fait que son investissement dans le compartiment ne génère pas d’impact direct sur l’environnement et la société mais que le compartiment cherche à sélectionner et à investir dans les entreprises qui répondent à des critères précis définis dans la stratégie de gestion

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