La production du secteur secondaire en Suisse s’est contractée de 1,3% entre avril et fin juin sur un an, interrompant un mouvement haussier persistant depuis l’entame de l’année 2021. Les hausses de prix adoptées ont toutefois permis d’étoffer les chiffres d’affaires de 1,7%.

La contraction des volumes a été mue principalement par la construction (-3,6%). L’activité dans le bâtiment notamment s’est tassée de 6,9%, quand le génie civil affiche une érosion de 1,6%, détaille vendredi l’Office fédéral de la statistique (OFS) dans un compte-rendu périodique. Les revenus du secteur ont enflé de 0,3% sur la période, nonobstant un recul de 4,3% dans le bâtiment.

Le recul de la production est moins marqué pour l’industrie (-0,8%), qui a suivi une courbe erratique. Après un recul de 0,3% en avril, l’activité s’est marginalement reprise de 0,1% en mai pour rechuter de 2,6% en juin. Les chiffres d’affaires sur l’ensemble du trimestre ont par contre progressé de 2,1%.

«Nous constatons depuis longtemps que la situation se complique», rappelle Anastassios Frangulidis, économiste chez Pictet Asset Management, notant que le revirement de tendance au niveau de la production ne constitue ainsi guère une surprise. Son confrère chez Raiffeisen Fredy Hasenmaile considère toutefois qu’il trahit un accès de faiblesse sensible de l’économie helvétique.

Le phénomène reflète selon les deux experts un mouvement de déstockage généralisé en temps de difficultés économiques, qui pèse sur les entrées de commandes.

Le problème n’est d’ailleurs pas circonscrit à la Suisse, la production industrielle donnant des signes de faiblesse sur l’ensemble de la planète. «Tandis que la Chine et l’Europe affichent déjà d’importantes traces de freinage, les Etats-Unis s’en sortent un peu mieux», observe à cet effet M. Frangulidis.