Pas de risque de récession en Suisse, selon Credit Suisse

AWP

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«Le risque d’une récession est très réduit, malgré les incertitudes et la situation difficile pour le secteur de l’exportation», a souligné Claude Maurer, économiste chez Credit Suisse.

L’économie suisse devrait quelque peu s’essouffler ces prochains trimestres, après avoir bien démarré l’année, mais la Confédération ne risque pas de tomber en récession, ont estimé lundi les économistes de Credit Suisse. Face à une inflation certes en recul, mais toujours présente, la BNS devrait rester à la manœuvre.

Sur les trois premiers mois de l’année, le produit intérieur brut (PIB) avait crû de 0,6% sur un an, porté par la consommation privée et les investissements en biens d’équipements, a rappelé lundi Credit Suisse dans sa publication Moniteur Suisse. La reprise au niveau des chaînes d’approvisionnement internationales a également contribué à améliorer la situation.

Les perspectives sont cependant moroses, comme le démontre l’indicateur très suivi des directeurs d’achat (PMI). Ce dernier s’est retrouvé en mai nettement en dessous du seuil de croissance, tiré à la baisse par des volumes de carnets de commande en repli. La demande en provenance de l’étranger est ainsi attendue en baisse et devrait peser sur les exportateurs.

«Le risque d’une récession est cependant très réduit, malgré les incertitudes et la situation difficile pour le secteur de l’exportation», a souligné Claude Maurer, économiste chez Credit Suisse.

Du coup, les experts de la banque aux deux voiles ont ajusté leurs perspectives de croissance. Celles pour l’année en cours ont été quelque peu relevées à +0,9%, contre +0,8% selon les précédentes estimations. Pour 2024, Credit Suisse anticipe désormais un PIB en hausse de 1,3%, après +1,4% précédemment attendu.

Au niveau de l’inflation, les spécialistes tablent sur un taux entre 2,2% et 2,5% en 2023 et 1,3% à 1,7% l’exercice suivant.

Face à un indice des prix à la consommation encore supérieur à l’objectif de stabilité défendu par la Banque nationale suisse (BNS), cette dernière devrait encore relever jeudi prochain son taux directeur de 0,25 point de pourcentage.

La remontée attendue de l’inflation d’ici la fin de l’année, notamment en raison des hausses de loyers, justifie même une hausse du taux directeur jusqu’à 2,25%, selon Credit Suisse. En 2024, la BNS devrait par contre être en mesure d’abaisser son taux directeur, qui devrait passer d’ici la fin de l’année prochaine à 2,0%, voire en dessous.

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