Pétrole: la moitié de la production saoudienne bloquée pour un mois

AWP

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«A ce stade, il semble probable qu’environ 3 millions de bpj de pétrole brut saoudien seront hors d’usage pendant au moins un mois», selon un rapport de S&P Global Platts.

Quelque trois millions de barils de pétrole saoudien par jour resteront indisponibles pendant un mois, soit environ la moitié de la production, a estimé mardi le spécialiste des marchés pétroliers S&P Platts, trois jours après une attaque ayant visé le secteur pétrolier saoudien.

Cette attaque revendiquée par les rebelles Houthis du Yémen a visé Abqaiq -la plus grande usine de traitement au monde- et le gisement de pétrole de Khurais, provoquant la suspension de la production de 5,7 millions de barils par jour (bpj), soit 6% de la production mondiale.

«A ce stade, il semble probable qu’environ 3 millions de bpj de pétrole brut saoudien seront hors d’usage pendant au moins un mois», selon un rapport de S&P Global Platts.

Les prix du pétrole ont chuté mardi après des informations de presse indiquant que la production saoudienne pourrait être rétablie d’ici deux à trois semaines, selon des analystes, après leur flambée record de la veille.

Vers 14H00 GMT (16H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord tombait de 5,35% à 65,35 dollars à Londres, et celui de WTI dégringolait de 4,36% à 60,16 dollars à New York.

Mardi, le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdel Aziz ben Salmane, devait tenir sa première conférence de presse depuis les attaques, mais l’objet de celle-ci n’a pas été précisée par les autorités.

«L’Arabie saoudite dira probablement qu’elle peut pleinement approvisionner ses clients, mais avec le temps, cela pourrait devenir difficile. Toute indication de retard ou de contraction de l’approvisionnement entraînera de nouvelles hausses de prix dans les semaines/mois à venir», a prévenu S&P Platts.

Le Conseil des ministres saoudiens réuni mardi en session ordinaire sous la présidence du roi Salmane a condamné les attaques.

«L’Arabie saoudite va défendre son territoire et ses installations vitales. Elle est capable de riposter (aux attaques) d’où qu’elles viennent», a souligné le Conseil dans un communiqué.

L’objectif de l’attaque est d’»affecter l’approvisionnement du monde» en pétrole, a ajouté le Conseil en appelant la communauté internationale à «prendre des positions plus fermes pour arrêter ces agressions».

Riyad pompe traditionnellement environ 9,9 millions de barils par jour, dont 7 millions sont exportés, notamment vers les marchés asiatiques.

Selon la société Capital Economics basée à Londres, les stocks mondiaux de brut, estimés à environ 6,1 milliards de barils, devraient être en mesure de compenser la perte de production.

La crise a par ailleurs ravivé les craintes d’un conflit dans la région, Ryad et Washington pointant du doigt le rôle de l’Iran dans ces attaques.

Téhéran a nié son implication mais estimé que les Houthis avaient le droit de se «défendre» face à l’intervention militaire de l’Arabie saoudite et ses alliés au Yémen.

Un responsable des Houthis a répété mardi les menaces contre l’Arabie saoudite.

«Le pétrole n’est pas plus précieux que le sang du peuple yéménite», a affirmé Mohammed Abdessalam.

Les attaques contre l’Arabie saoudite se poursuivront jusqu’à ce qu’elle «mette fin à son agression et à son blocus» du Yémen, a-t-il déclaré selon la télévision Al-Massirah, contrôlée par les Houthis.

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