Novartis accélère la cadence, aiguise ses appétits

AWP

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Le géant bâlois améliore son chiffre d’affaires de 7% à 13,62 milliards de dollars au deuxième trimestre. La rentabilité suit une courbe plus que proportionnelle.

Le mastodonte pharmaceutique Novartis s’est maintenu sur la voie de la croissance entre avril et fin juin, générant un chiffre d’affaires en hausse de 7% à 13,62 milliards de dollars (11,75 milliards de francs). La rentabilité a suivi une courbe plus que proportionnelle.

La direction a relevé ses projections pour l’ensemble de l’exercice et lance un nouveau programme de rachat d’actions allant jusqu’à fin 2025, doté de 15 milliards.

Au deuxième trimestre, la performance a été mue principalement par le coeur de métier dans les médicaments originaux, l’unité Innovative Medicines affichant une croissance de 7% à 11,24 milliards.

La filiale génériques et biosimilaires Sandoz, amenée à voler de ses propres ailes au début du quatrième trimestre (voir encadré), a néanmoins aussi étoffé sa contribution de 5% à 2,38 milliards, détaille un compte-rendu diffusé mardi.

Sur le front de la rentabilité, l’excédent d’exploitation (Ebit) de base a enflé de 9% à 4,67 milliards. Un allègement des coûts de restructuration a fait bondir le bénéfice net de plus de moitié à 2,32 milliards.

Convaincants à tous égards

La performance décoiffe les projections formulées par les analystes du consensus AWP à presque tous les niveaux. Seules les recettes de Sandoz correspondent peu ou prou aux expectatives.

Sur les deux premiers partiels cumulés, Novartis enregistre une croissance de 5% à 26,58 milliards. Le bénéfice net de base a progressé deux fois plus vite à 7,43 milliards.

Le trésorier Harry Kirsch a mis en avant en conférence de presse la contribution de l’important marché chinois à la progression d’ensemble. Le programme de rachat d’actions à 15 milliards de dollars sur deux ans et demi ne prétérite par d’éventuelles volontés d’acquisitions, a encore soutenu le directeur financier, le problème résidant sur ce point plutôt dans le manque d’opportunités à des prix raisonnables.

La direction reformule sa feuille de route pour l’exercice en cours et table désormais sur une croissance de 5 à 9%, contre environ 5% précédemment. L’Ebit de base hors Sandoz doit s’enrober de 10 à 15%, au lieu de plus ou moins 10%. Un maintien de la filiale génériques et biosimilaires au sein du groupe impliquerait une progression de l’excédent de plutôt 10%.

Ambitions conditionnées

La feuille de route reste conditionnée à une absence de lancement de générique du médicament pour le coeur Entresto - dont un brevet vient d’être invalidé - ainsi que de Sandostatine LAR aux Etats-Unis. Ce médicament à lui seul a rapporté 1,52 milliard entre avril et fin juin, à la faveur d’un essor de 37%.

«Nous allons tout faire pour prolonger la protection du brevet pour Entresto aussi longtemps que nous considérons que ce traitement le mérite», a martelé en conférence de presse le directeur général Vasant Narasimhan.

Les analystes accueillent une performance insoupçonnée de la part du géant bâlois. «Ventes 3% au-dessus des attentes, Ebit de base 5% au-dessus des attentes, bénéfice net de base 8% au-dessus des attentes, sans effets uniques notables», résume l’expert d’UBS.

La Banque cantonale de Zurich a décelé dans le compte-rendu l’abandon de plusieurs programmes mineurs, sans incidence toutefois sur sa modélisation. «Rares sont les sociétés à pouvoir afficher de telles performances dans l’environnement conjoncturel actuel, tandis que Novartis parvient de surcroît à signaler sa confiance avec un nouveau programme de rachat d’actions valorisé à 15 milliards de dollars,» applaudit Mirabaud.

A 14h30, la nominative Novartis s’appréciait encore de 2,3% à 86,86 francs, après avoir atteint 88,84 francs et dans un SMI en hausse de 0,53%.

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