Matières premières: le cacao enchaîne les records, l’or se maintient, le cuivre remonte

AWP

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Vendredi, la tonne de cacao à Londres a culminé à 3’370 livres, un pic historique depuis le début du contrat en 1989, qui dépasse donc les précédents sommets atteints pendant la guerre civile en Côte d’Ivoire.

Le cacao s’est encore envolé sur la semaine jusqu’à de nouveaux records à Londres comme à New York, galvanisé par les tensions sur l’offre mondiale en raison de maladies dans les cultures et de conditions météorologiques défavorables.

«Les prix du cacao ont atteint des niveaux jamais vus depuis la fin des années 1970» à New York, a résumé Ole Hansen, analyste de Saxobank.

Vendredi, la tonne de cacao à Londres a même culminé à 3’370 livres sterling, un prix record depuis le début du contrat en 1989, qui dépasse donc les précédents records atteints pendant la guerre civile en Côte d’Ivoire.

A New York, la tonne de cacao pour livraison en mars a atteint vendredi 3’896 dollars, un plus haut depuis 1979. Le contrat pour livraison en décembre évoluait également près de ce record.

L’approvisionnement en cacao est «perturbé par des conditions météorologiques défavorables dans les principales régions productrices, de l’Afrique de l’Ouest à l’Inde et à la Thaïlande», a expliqué M. Hansen.

Les tensions sur l’offre sont visibles. «Les arrivées de cacao dans les ports de Côte d’Ivoire ont chuté de 16,2% pour la campagne de commercialisation par rapport à l’année dernière», selon Jack Scoville, analyste de Price Future Group. La Côte d’Ivoire est le premier producteur de cacao au monde.

Cet analyste souligne aussi que la maladie des cabosses noires «signalée dans les arbres en raison de précipitations trop importantes» continue d’affecter la production de l’Afrique de l’Ouest.

Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris) vendredi, à Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars 2024 valait 3’347 livres sterling, contre 3’225 livres sterling vendredi dernier en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison en décembre valait dans le même temps 3’838 dollars, contre 3’694 dollars vendredi dernier.

L’or dure

L’or a terminé la semaine stable, se maintenant en dessous de la barre de 2’000 dollars l’once, un prix qu’il n’a pas dépassé depuis mai 2022, mais soutenu par son statut de valeur refuge en ces temps de conflit.

«Le métal précieux fait désormais du surplace à un peu moins de 2’000 dollars, les marchés se méfiant d’une escalade imminente de la guerre en cours entre Israël et le Hamas», a résumé Han Tan, d’Exinity.

Cet analyste souligne que le prix de l’or n’a pas ployé face aux «rendements du Trésor américain toujours élevés» et «un PIB américain plus élevé que prévu», qui tend à renforcer le dollar.

Or les obligations américaines et le billet vert constituent également des actifs plus sûrs que les autres, vers lesquels les investisseurs se tournent également en période d’incertitude.

L’armée israélienne a annoncé vendredi matin que son infanterie avait mené un «raid ciblé dans le secteur central de la bande de Gaza», épaulée par «des chasseurs et des drones», visant des objectifs du Hamas.

Les soldats ont ensuite quitté le territoire palestinien sans déplorer de blessé, a affirmé l’armée israélienne dans un communiqué. Outre cette incursion, elle a indiqué avoir bombardé des sites du Hamas dans toute la bande de Gaza.

Alors que persiste le risque d’une extension du conflit dans le Moyen-Orient, les marchés restent très sensibles aux actualités à venir et le prix de l’or devrait rester soutenu à court terme, d’après James Harte, analyste de Tickmill.

Cet appétit pour les valeurs refuge devrait rester conforté par les «craintes de récession en Europe», après la publication mardi de «données décevantes» sur l’activité du secteur privé en zone euro, dont le repli s’est aggravé en octobre, a noté Ricardo Evangelista, analyste d’ActivTrades.

L’once d’or s’échangeait pour 1’981,70 dollars, contre 1’981,40 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

Le cuivre remonte

Le cours du cuivre s’est légèrement repris cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), poussé par les mesures de relance de l’économie chinoise et les potentielles perturbations de l’offre dans les pays producteurs en raison d’El Niño.

Lundi, le cuivre a atteint son niveau le plus bas en 11 mois, à 7’856 dollars la tonne, avant de se reprendre sur le reste de la semaine.

La Chine a annoncé mardi qu’elle émettrait des obligations souveraines d’une valeur de 1’000 milliards de yuans (130 milliards d’euros), a rapporté un média d’État. Une démarche considérée comme une tentative de soutenir l’activité économique, après la lente reprise post-Covid.

L’économie chinoise a connu une croissance plus forte que prévu au troisième trimestre, mais les chiffres sont restés inférieurs à l’objectif gouvernemental et les autorités continuent à recevoir des appels en faveur de davantage de mesures de relance.

Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre reflète l’état de santé de l’économie mondiale. La Chine est par ailleurs un important consommateur de métaux industriels. Le cuivre est donc très sensible à l’activité chinoise et aux perspectives de demande du pays.

Plus surprenant, le phénomène météorologique El Niño pourrait aussi soutenir les prix du métal rouge à moyen terme.

Le Chili, le Pérou et l’Australie sont trois des principaux producteurs et «tous seront directement touchés», a expliqué Thu Lan Nguyen, analyste de Commerzbank.

«Par le passé, El Niño a provoqué de fortes pluies au Chili et au Pérou, obligeant la production minière à être temporairement suspendue en raison de glissements de terrain et d’inondations, qui ont également entravé les transports», a-t-elle ajouté.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8’104 dollars vendredi, contre 7’948,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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