Le yen au plus bas face à l’euro depuis près de 15 ans

AWP

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Vers 22h, la devise nippone lâchait 1,14% face à la monnaie unique, à 157,69 yens pour un euro. Plus tôt, elle était descendue jusqu’à 158,05 yens, pour la première fois depuis septembre 2008.

Le yen est tombé vendredi à son plus bas niveau depuis 15 ans face à l’euro et glissait aussi face au dollar, les cambistes anticipant une poursuite du statu quo monétaire au Japon, malgré l’accélération de l’inflation.

Vers 20H00 GMT, la devise nippone lâchait 1,14% face à la monnaie unique, à 157,69 yens pour un euro. Plus tôt, elle était descendue jusqu’à 158,05 yens, pour la première fois depuis début septembre 2008.

La monnaie japonaise rendait aussi 1,18% au billet vert, à 141,75 yens pour un dollar.

L’inflation est ressortie à 3,3% sur un an, hors produits frais, au Japon en juin, soit plus que les 3,2% enregistrés en mai, selon des données publiées vendredi.

Hors énergie, la hausse des prix atteint 4,2%, en léger repli sur un mois (4,3% en mai) mais toujours très au-dessus de l’objectif de long terme de la Banque du Japon (BoJ), soit 2% par an.

Pour autant, le gouverneur de la BoJ, Kazuo Ueda, a indiqué, en début de semaine, que l’institution prévoyait une trajectoire de prix qui reste en-deçà de cet objectif, et ne voyait, dès lors, pas de raison de revenir sur la politique monétaire ultra-accommodante du Japon.

Ces propos ont bousculé le marché, qui envisageait un changement de trajectoire de la BoJ, marquée par un possible assouplissement du dispositif de contrôle des taux obligataires.

Depuis près de sept ans, la Banque du Japon empêche le rendement des emprunts d’Etat japonais à dix ans de monter au-delà d’un plafond, actuellement fixé à 0,50%.

«La probabilité paraît faible de voir le Japon dévier de sa politique de taux faibles la semaine prochaine», à l’occasion de la réunion de la BoJ, jeudi et vendredi, fait valoir Joe Manimbo, de Convera.

«Le yen est la devise majeure la plus faible, et cela pourrait continuer si l’appétit pour le risque se confirme», a commenté, dans une note, Edward Moya, d’Oanda.

«Même 15 Mois d’affilée avec une inflation au-dessus de 2% ne sont pas parvenus à sortir la BoJ de sa politique de taux négatifs» (le principal taux directeur est fixé à -0,1%), observe Peter Boockvar, de Bleakley Advisory Group.

Ce taux négatif et le dispositif de contrôle du marché obligataire «montrent que la BoJ veut surtout permettre au gouvernement japonais de dépenser et de limiter les taux d’intérêt qu’il paye sur sa dette énorme», selon l’analyste, plutôt que favoriser la croissance et l’emploi.

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