Banque du Japon: statu quo monétaire, prévisions de croissance améliorées

AWP

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La BoJ s’attend désormais pour 2020/21 à un repli de 4,9% du produit intérieur brut nippon, contre une chute de 5,6% anticipée lors de sa dernière estimation en janvier.

La Banque du Japon (BoJ) a laissé mardi sa politique monétaire inchangée mais a relevé ses prévisions de croissance pour l’exercice 2020/21 écoulé (clos au 31 mars) comme pour les deux exercices suivants, malgré la persistance actuelle de la pandémie.

La BoJ s’attend désormais pour 2020/21 à un repli de 4,9% (prévision médiane) du produit intérieur brut nippon, contre une chute de 5,6% anticipée lors de sa dernière estimation en janvier.

Pour l’exercice en cours 2021/22 l’institution prévoit dorénavant un rebond de 4% du PIB, contre +3,9% en janvier.

Elle a relevé plus significativement sa prévision de croissance pour 2022/23, passée de 1,8% à 2,4%, et a donné mardi pour la première fois une projection pour 2023/24 (+1,3%).

Ces prévisions plus optimistes interviennent alors que le Japon fait pourtant face à une quatrième vague du coronavirus, qui a contraint le gouvernement à réinstaurer un état d’urgence dans quatre départements du pays, dont celui de Tokyo, depuis dimanche jusqu’au 11 mai inclus.

Tout en étant loin des confinements imposés dans d’autres régions du monde, ce dispositif comprend des restrictions plus sévères que le précédent état d’urgence mis en place au Japon entre janvier et mars, qui devraient peser sur le commerce physique.

«L’économie japonaise devrait se redresser, même si le niveau de l’activité, surtout dans le secteur des services à la personne, devrait rester plus faible qu’avant la pandémie pour le moment», a commenté la BoJ dans son communiqué.

«L’impact du Covid-19 devant diminuer progressivement et l’économie être soutenue par la demande externe, des conditions financières accommodantes et les mesures budgétaires du gouvernement, un cercle vertueux des salaires aux dépenses devrait se mettre en place», toujours selon la BoJ.

Inflation très poussive en 2021/22

Dans l’immédiat cependant, les prix à la consommation au Japon restent déprimés: le pays connaît une phase déflationniste depuis août dernier, à cause notamment d’effets liés à la pandémie.

Au-delà de la baisse temporaire des tarifs de l’énergie, l’évolution actuelle des prix est aussi tirée vers le bas par la diminution des tarifs dans les télécoms au Japon.

La BoJ a légèrement amélioré mardi sa prévision d’évolution des prix (hors produits frais) pour l’exercice 2020/21 écoulé (-0,4% contre -0,5% précédemment), mais a nettement abaissé sa perspective d’inflation pour l’exercice en cours 2021/22 (+0,1% contre +0,5% auparavant).

Elle a à peine relevé sa prévision d’inflation pour 2022/23, à +0,8% contre +0,7% en janvier, et pronostiqué une inflation de 1% pour 2023/24.

Ces prévisions confirment une nouvelle fois que l’objectif de la BoJ d’une stabilité des prix autour de 2% reste hors d’atteinte, malgré une politique monétaire ultra-conciliante depuis des années.

La BoJ, qui avait ajusté le mois dernier ses rachats d’actifs pour les inscrire davantage dans la durée, a maintenu mardi son taux d’intérêt négatif de 0,1% sur les dépôts des banques auprès d’elle.

Et elle prévoit toujours de racheter autant d’obligations publiques japonaises que nécessaire pour maintenir leurs rendements à dix ans autour de 0%.

Avec ses faibles prévisions d’inflation jusqu’à 2023/24, la Banque du Japon «signale que sa politique (monétaire, NDLR) devrait rester accommodante pour une période prolongée», a réagi Marcel Thieliant dans une note de Capital Economics.

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