Les perspectives de taux et de récession plombent les marchés européens

AWP

2 minutes de lecture

Paris lâche 1,08% et Londres 1,27%. Francfort a mieux résisté (-0,67%), mais sur la semaine le DAX abandonne plus de 3%, tout comme le CAC 40. Zurich recule de 1,01% en clôture.

Les marchés boursiers restent plombés vendredi par la détermination des banques centrales à garder le cap de leur politique monétaire restrictive pour contrôler l’inflation, quitte à assombrir encore les perspectives économiques.

Après une ouverture sans tendance claire, les bourses européennes ont clôturé pour la troisième fois consécutive dans le rouge. Paris a perdu 1,08% et Londres 1,27%. Francfort a mieux résisté (-0,67%), mais sur la semaine, la plus décisive sur le plan macroéconomique en cette fin d’année, le DAX allemand a abandonné plus de 3%, tout comme le CAC 40. En Suisse, l’indice vedette SMI a perdu 1,01% en clôture.

La Bourse de New York reste convaincue que la poursuite d’une politique monétaire offensive va faire basculer l’économie américaine en récession l’an prochain, d’autant plus que les mauvaises nouvelles économiques se sont accumulées cette semaine.

Vers 17H05 GMT, le Dow Jones reculait de 1,39% et l’indice Nasdaq abandonnait 1,34%.

«Le contexte monétaire et économique est tel qu’il est très difficile d’imaginer une reprise du rebond jusqu’à la fin de l’année», souligne Raphaël Thuin, responsable des stratégies de marchés des capitaux de Tikehau Capital.

Cette semaine, les Banques centrales américaine (Fed), européenne (BCE) et britannique ont relevé leurs taux directeurs de 0,5 point de pourcentage, des hausses modérées par rapport aux précédentes.

Mais le message de la Fed et de la BCE en faveur de taux d’intérêt durablement plus élevés au détriment de la croissance a refroidi les investisseurs qui espéraient des signes d’une pause ou une fin prochaine du cycle de resserrement monétaire en cours.

Face à cette perspective de nouveaux relèvements de taux, les rendements des dettes des Etats continuaient de monter vers 17H30 GMT sur le marché obligataire.

Les craintes de récession pèsent sur les marchés mais paradoxalement leurs anticipations concernant les futurs bénéfices des entreprises ne montrent pas de grave préoccupation.

«Considérée comme préservée selon les indicateurs du début du trimestre, la croissance américaine a de plus en plus de plomb dans l’aile», au vu des indicateurs PMI de décembre qui remettent «au centre du jeu les risques de récession», écrit Thomas Bauer du cabinet Riches-Flores.

En France, en Allemagne, au Royaume-Uni et plus globalement dans la zone euro, l’activité du secteur privé s’est contractée en décembre selon les indices PMI du cabinet S&P Global.

Dans la zone euro, l’activité a cependant reculé moins fortement qu’en octobre et novembre.

Par ailleurs, ce vendredi correspond à une séance dite des «quatre sorcières» qui marque l’expiration des options et des contrats à terme sur les indices et actions en provoquant de la volatilité.

Pluie de flocons rouges

Le pessimisme se répand dans la plupart des secteurs. Du côté des matières premières, BP a cédé 2,24%, Shell 2,03% et TotalEnergies 1,36%. Les minières ArcelorMittal (-1,64%) et Rio Tinto (-0,80%) ont fait grise mine aussi.

Manteau vert pour les bancaires

Si la perspective de remontée des taux était favorable aux valeurs bancaires comme BNP Paribas (+1,68%) Commerzbank (+5,77%) ou Standard Chartered (+2,02%), elle lestait les valeurs technologiques comme Infineon (-2,28%), Worldline (-2,81%) ou Capgemini (-3,45%).

Du côté du pétrole, des devises et du bitcoin

Les prix du pétrole glissent, lestés par les craintes de récession et la baisse d’attrait pour le risque des investisseurs.

Le baril de WTI américain cédait 1,54% à 74,93 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord baissait de 1,98% à 79,60 dollars vers 17H30 GMT.

L’euro se repliait de 0,11% face au billet vert, à 1,0617 dollar.

Après avoir souffert du ton moins agressif de la Banque d’Angleterre par rapport à ses homologues en Europe et aux Etats-Unis, la livre remontait à 1,2194 dollar pour une livre (+0,13%).

Le bitcoin perdait 3,34% à 16.818 dollars.

A lire aussi...