Le début de la saison des résultats d’entreprises donne un petit coup de fouet aux Bourses mondiales, qui progressent jeudi, mettant de côté pour le moment les anticipations de baisse des taux d’intérêt.

Les bourses européennes ont connu un franc rebond. Paris a progressé de 1,13%, soutenue par le secteur du luxe, poids lourd de l’indice CAC40, après les résultats de Richemont. Francfort a avancé de 0,83%, Milan de 0,84% et Londres a grappillé 0,17%. A Zurich, le SMI a gagné 0,33%.

Vers 16H55 GMT, à Wall Street, l’indice technologique Nasdaq grimpait de 1,17% après les résultats du géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC. Le S&P 500 prenait 0,47% et le Dow Jones était quasiment stable (-0,04%).

Pour retrouver du dynamisme, «le marché a besoin de nouvelles histoires» après s’être concentré sur les anticipations de baisses de taux ces derniers mois, selon Samy Chaar, chef économiste de Lombard Odier. «La croissance des bénéfices des entreprises pourrait être» ce catalyseur.

Le début d’année a été négatif pour les marchés qui ont réévalué leurs anticipations de baisses de taux des banques centrales américaine (Fed) et européenne (BCE).

Ce scénario d’une Fed moins prompte qu’anticipé à assouplir sa politique monétaire s’appuie, pour partie, sur une série d’indicateurs américains supérieurs aux attentes ces dernières semaines.

Aux Etats-Unis, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, au plus bas depuis septembre 2022, ont confirmé l’impression générale d’une économie qui refuse de plier face aux taux directeurs élevés de la Réserve fédérale (Fed) américaine.

Quant à la Banque centrale européenne (BCE), elle a jugé en décembre que l’évolution des salaires en zone euro était encore trop incertaine pour croire à un recul durable de l’inflation, justifiant de laisser les taux directeurs inchangés, selon le compte rendu de la réunion publié jeudi.

Désormais les investisseurs attendent avec impatience les réunions des deux institutions lors des deux prochaines semaines.

M. Chaar ne s’attend cependant pas à une baisse de la volatilité sur le marché obligataire d’ici là, car «la tension a été créée et les données macroéconomiques restent très scrutées».

Après avoir fortement progressé mercredi, les taux d’intérêt des États sur le marché obligataire montent encore modérément jeudi. celui de l’emprunt à 10 ans des États-Unis s’établissait à 4,14% vers 16H50 GMT, contre 4,10% la veille.

TSMC prévoit un rebond

L’action du géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC grimpait de 8,46% à Wall Street après la présentation de ses résultats financiers. Le PDG du groupe, C.C. Wei, prévoit «que 2024 sera une année de croissance saine pour TSMC», compte tenu de la demande croissante de technologies d’intelligence artificielle (IA) générative.

Dans son sillage, Nvidia prenait 2,43% et AMD 1,80%. STMicroelectronics a grimpé de 3,70% à Paris, Infineon de 4,81% et l’équipementier spécialisé dans l’électronique Aixtron de 5,15% à Francfort. ASML de 4,06% à Amsterdam.

Richemont émerveille

Le géant suisse Richemont s’est envolé de 10,39% après la publication d’une progression de 4% de son chiffre d’affaires pour le trimestre qui englobe les fêtes de fin d’année.

«Nous estimons que ce résultat est suffisant dans l’environnement actuel» pour faire rebondir l’action, alors que le secteur du luxe dans son ensemble connaît six derniers mois difficiles avec la normalisation de sa croissance après les années fastes postpandémie, estiment les analystes de RBC.

A Paris, LVMH a pris 2,47%, Hermès 1,76% et Kering 2,17%. A Milan, Moncler a gagné 1,10%.

A l’inverse, le groupe britannique de vente de montres de luxe Watches of Switzerland a plongé de plus de 35% après avoir fortement abaissé ses prévisions de chiffre d’affaires alors que la période des fêtes a été «particulièrement volatile cette année pour le secteur du luxe».

Le pétrole remonte

Les prix du pétrole se reprenaient après de nouvelles frappes américaines contre les Houthis au Yémen, mais le risque géopolitique reste insuffisant pour faire grimper les prix en l’absence de ruptures d’approvisionnement.

Le baril de Brent avançait de 1,23% à 78,84 dollars et celui de WTI américain prenait 1,54% à 73,72 dollars vers 16H50 GMT.

L’euro reculait de 0,17% face au dollar, à 1,0864 dollar pour un euro.

Le bitcoin cédait 2,11% à 41.737 dollars.