Les bourses mondiales reculent mardi, au milieu de nombreux résultats d’entreprises - dont ceux du secteur bancaire, qui ont ravivé les craintes sur les établissements régionaux américains.

Wall Street baisse légèrement: vers 15H50 GMT, le Dow Jones reculait de 0,47%, le S&P 500 de 0,84% et le Nasdaq de 1,04%.

La séance est marquée par le nouveau plongeon de la banque First Republic, qui perd plus d’un quart de sa valeur en Bourse après publication de ses résultats du premier trimestre. Ces derniers ont mis en évidence la fonte de ses dépôts entre fin 2022 et fin mars, rappelant les craintes qui avaient saisi les investisseurs en mars après la faillite de la banque régionale SVB.

En Europe, la tendance est également morose: Paris a perdu 0,56%, Londres 0,27% et Milan 1,03%. Seule Francfort a grappillé 0,05%. A Zurich, le SMI a gagné 0,40%, soutenu par ses poids lourds.

Le secteur bancaire a particulièrement souffert: le segment banque de l’indice européen élargi EuroStoxx600 a reculé de 2,16%.

«Les résultats mitigés ont été accompagnés d’un retour de la nervosité dans le secteur bancaire (...) le consommateur s’affaiblit et est très préoccupé par les perspectives» retient Edward Moya, analyste d’Oanda.

Le stress reste toutefois limité car les résultats des principaux établissements américains publiés auparavant «ont été plutôt rassurants», nuance Raphaël Thuin directeur des stratégies de marchés de capitaux de Tikehau Capital.

La concentration des investisseurs va se tourner très vite sur les entreprises technologiques: après la clôture de Wall Street, Alphabet (maison-mère de Google) sera le premier mastodonte du Nasdaq à publier ses résultats trimestriels, avant que Meta et Amazon ne suivent dans les prochains jours.

Signe de la réticente des investisseurs à prendre des risques, les taux d’intérêt des emprunts d’État baissaient sur le marché obligataire. Celui de la dette allemande à 10 ans reculait à 2,37%, contre 2,51% à la clôture de la veille. Celui des États-Unis touchait 3,42%, contre 3,49% lundi.

Les investisseurs ont du mal à digérer les résultats moins bons que prévu de la banque suisse UBS (-2,17%).

Les résultats de Banco Santander (-5,68% à Madrid) n’ont pas été bien accueillis non plus. La banque espagnole a subi une baisse de 6% de ses dépôts en Espagne au premier trimestre par rapport à la période précédente, une tendance qui s’est inversée depuis.

A Paris, BNP Paribas (-2,38%) et Société Générale (-3,25%) ont connu les pires baisses de l’indice CAC 40. A Francfort, Deutsche Bank a perdu 3,83% et Commerzbank 2,87%. A Madrid, Banco Sabadell a lâché 4,26%.

Les résultats et annonces d’entreprises s’enchaînent pour les investisseurs, au-delà des secteurs bancaires et technologiques: aux États-Unis, ceux de General Electric (-2,04%), Halliburton (-3,69%), General Motors (-2,79%) et McDonald’s (-0,92%) sont en baisse, alors que PepsiCo (+2,33%), qui a relevé ses prévisions, a séduit.

En Europe, Associated British Foods (ABF), la maison-mère de la chaîne de vêtements bon marché Primark, a perdu 4,16% à Londres, Randstad a lâché 5,92% à Amsterdam, mais Novartis a pris 4,03% en Suisse.

Le numéro un mondial des plateformes audio Spotify a atteint un nouveau sommet de 515 millions d’utilisateurs actifs à la fin du premier trimestre, bien au-delà des attentes. L’action s’envolait de plus de 6% à Wall Street, où elle est cotée.

Les prix du pétrole étaient en baisse vers 15H40 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 80,91 dollars (-2,20%). Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, s’échangeait à 77,12 dollars (-2,08%).

Sur le marché des changes, l’euro perdait 0,62% par rapport au dollar, à 1,0977 dollar pour un euro.

Le bitcoin lâchait 0,46% à 27.335 dollars.