Les investisseurs contrariés par la Banque du Japon

AWP

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En Europe, la Bourse de Francfort a reculé de 0,42% et Paris de 0,35%. Londres (+0,13%) et Milan (+0,15%) ont fini en positif. A Zurich, le SMI a abandonné 1,06%.

Les marchés mondiaux étaient pris de court mardi par un premier léger revirement de la politique monétaire de la Banque du Japon, dernière des banques centrales à se montrer plus sévère qu’anticipé par les investisseurs.

La Banque centrale japonaise (BoJ) a annoncé qu’elle tolérerait désormais une fluctuation des rendements des obligations publiques japonaises à dix ans entre -0,5% et +0,5%, «afin d’améliorer le fonctionnement du marché». Elle fixait jusque-là un plafond de 0,25%.

L’emprunt a immédiatement brisé le plafond pour frôler 0,40%.

Le yen décollait de 4,79% à 131,02 yens pour un dollar vers 17H00 GMT, en route pour sa plus forte hausse quotidienne depuis 1998, et à son plus haut niveau depuis plus de quatre mois. La Bourse de Tokyo a terminé en forte baisse de 2,46%.

«Malgré les démentis, il semble bien que Kuroda (le gouverneur de la BoJ, NDLR) soit en train (...) de faciliter le chemin de son successeur pour normaliser la politique» monétaire de l’institution, estime Neil Wilson, analyste de Finalto.

«Il est difficile pour le marché de ne pas y voir un signal implicite de la BoJ indiquant que sa politique de la dernière décennie a changé et doit changer», ajoute-t-il.

Sur le marché obligataire, les taux souverains remontaient partout dans le monde, poursuivant la tendance de la veille. Le 10 ans américain était à 3,68%, contre 3,45% jeudi en clôture, et le 10 ans allemand à 2,29%, au plus haut depuis le 8 novembre.

Ce climat pesait sur les actions: Wall Street restait peu dynamique après quatre séances consécutives de baisse, avec un Nasdaq stable et une hausse de 0,13% pour le S&P 500 et de +0,29% pour le Dow Jones vers 17H00 GMT.

En Europe, Francfort a reculé de 0,42% et Paris de 0,35%, même si une bonne partie des pertes du début de journée ont été rattrapées. Londres (+0,13%) et Milan (+0,15%) ont fini en positif. A Zurich, le SMI a abandonné 1,06%.

Sur le front des données, les investisseurs digéraient aussi des chiffres mitigés sur le marché immobilier américain, très perturbé par la hausse des taux.

Si les constructions de logements ont baissé moins que prévu de 0,5% en novembre, les permis de construire, qui donnent une idée du ralentissement à venir, ont en revanche chuté de 11,2%.

Tesla poursuit son dérapage

L’action Tesla continuait sa descente aux enfers à 142,46 dollars (-4,88%) victime collatérale des tribulations de son fondateur Elon Musk qui se débat avec la direction de Twitter, qu’il a acquis au prix fort il y a deux mois.

Depuis le 1er janvier, l’action Tesla a perdu près de 60% de sa valeur.

Les banques ravies

La hausse des taux d’intérêt provoquait un regain d’attrait vers le secteur bancaire. En Allemagne, Commerzbank a pris 9,17%, Deutsche Bank 5,74%. Unicredit a gagné 3,64% à Milan et Société Générale 2,26% à Paris.

Aux Etats-Unis, Wells Fargo était un peu à la traîne (-1,17%) après une amende que lui a infligé le Bureau de protection des consommateurs (CFPB) à cause d’irrégularités dans la gestion de prêts automobiles et immobiliers.

Du côté du gaz, du pétrole et des devises

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, reculait de 1,42% vers 16H55 GMT, à 107 euros le mégawattheure, après une baisse de plus de 9% lundi.

Le pétrole reprenait son souffle, dans un contexte général de rebond des cours. Le baril de WTI américain cédait 0,24% à 75,01 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,63% à 79,28 dollars.

Sur le marché des changes, l’euro prenait 0,25% à 1,0633 dollar vers 17H00 GMT.

Le bitcoin avançait de 1,55% à 16.845 dollars.

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