Bonds Europe: tension sur le marché

AWP

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Le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a progressé à 0,446% contre 0,403% vendredi soir.

Le marché de la dette a connu une nette tension lundi, les investisseurs se montrant soucieux avant trois réunions de banques centrales cette semaine, au Japon, aux États-Unis et au Royaume-Uni.

«Le mouvement de tension est très homogène sur le marché obligataire», a relevé auprès de l'AFP Eric Vanraes, un gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

«La semaine est très chargée en réunions de banques centrales, à commencer par le Japon demain et c'est d'ailleurs surtout cette dernière qui fait un peu peur aux investisseurs», a-t-il expliqué.

«Une partie des intervenants craint un début de durcissement de la politique monétaire japonaise», selon lui.

«Et en cette période de torpeur estivale, le mouvement est en outre accentué par la faiblesse des volumes d'échanges», a complété l'expert.

L'institution conclura mardi une réunion de deux jours. De nombreuses informations de presse ont circulé à ce sujet ces derniers jours, évoquant un ajustement de sa politique ultra-accommodante.

Concernant la Réserve fédérale américaine qui se réunit mardi et mercredi, les attentes sont très limitées, «la banque centrale américaine va sans doute confirmer que l'économie va bien», sans toucher à ses taux cette fois-ci mais en restant sur la ligne de deux relèvements a priori de ses taux directeurs d'ici la fin d'année, a ajouté M. Vanraes.

La seule question est de savoir «comment l'institution va aborder les craintes liées à la guerre commerciale, a-t-il estimé, et si elle va éventuellement renoncer à une hausse des taux cette année de ce fait, mais il est peu probable que ce type d'annonces soit faite en plein coeur de l'été».

«grand écart»

Ce comité de politique monétaire de la Fed, qui ne sera pas suivi par une conférence de presse, interviendra par ailleurs dans une atmosphère un peu inhabituelle, puisque la semaine dernière, le président Trump a rompu avec des décennies de tradition du respect de l'indépendance de la banque centrale en critiquant ouvertement la politique monétaire.

Quant à la Banque d'Angleterre, jeudi, elle devrait «continuer à faire le grand écart entre une risque de récession potentielle lié au Brexit et une inflation qui est vraiment là», a souligné M. Vanraes.

La BoE devrait probablement augmenter ses taux directeurs, au moment où les salaires progressent et l'inflation ralentit un peu, comme elle l'envisage depuis plusieurs mois. Elle publiera dans le même temps ses nouvelles prévisions économiques et son gouverneur Mark Carney donnera une conférence de presse qui pourrait en dire plus sur les prochaines intentions de la banque centrale, à huit mois de la sortie de l'UE.

La principale statistique du jour, à savoir le léger ralentissement de l'inflation allemande en juillet, n'a pas eu d'impact significatif sur le marché.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a progressé à 0,446% contre 0,403% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a emprunté la même voie, montant à 0,748% contre 0,703%, tout comme celui de l'Espagne à 1,426% contre 1,375% et celui de l'Italie à 2,786% contre 2,743%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans a clôturé aussi en hausse à 1,343% contre 1,280%.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à dix ans des États-Unis se tendait également à 2,971% contre 2,954% vendredi, à l'instar de celui à 30 ans à 3,099% contre 3,082%. Celui à deux ans s'établissait pour sa part à 2,674% contre 2,669%.

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