Bonds Europe: taux stables sur fond de tensions géopolitiques

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a peu bougé à -0,510% contre -0,514% mercredi.

Le marché européen de la dette s’est stabilisé jeudi après avoir connu une légère remontée des taux de rendements en matinée, au cours d’une séance nerveuse gagnée par les tensions géopolitiques.

«Il y a eu un peu de tension sur les taux en matinée, due au mouvement un peu décevant de la Réserve fédérale américaine (Fed) la veille» et aux «doutes» sur la puissance d’une nouvelle série de prêts géants de la Banque centrale européenne (BCE) aux banques (TLTRO) «pas autant souscrits qu’attendu», indique à l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche chez SPDR ETF.

«Puis la tendance s’est inversée en début d’après-midi, sur fond de nouvelles géopolitiques angoissantes», a-t-il observé.

Ainsi, les Etats-Unis ou l’Arabie saoudite déclencheraient «une guerre totale» s’ils venaient à attaquer l’Iran, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères dans un entretien diffusé par CNN, tout en réitérant que son pays ne veut «pas la guerre».

De son côté, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a assuré jeudi à Abou Dhabi que les Etats-Unis privilégiaient une «solution pacifique» après la récente attaque contre des installations pétrolières en Arabie saoudite, tout en évoquant un «consensus» dans le Golfe sur la responsabilité de l’Iran.

Parallèlement à ces développements géopolitiques, les investisseurs scrutaient les politiques des banques centrales des deux côtés de l’Atlantique.

Concernant le TLTRO annoncé le 12 septembre par la BCE, «28 banques ont souscrit 3,4 milliards d’euros, soit bien moins que les prévisions du marché», de quoi nourrir les interrogations sur le véritable effet de ce «stimulus» destiné à encourager in fine les prêts bancaires aux ménages et aux entreprises, a précisé M. Lesné.

De son côté, la Banque de Réserve fédérale de New York a de nouveau procédé jeudi à une importante injection de liquidités sur les marchés monétaires, à hauteur de 75 milliards de dollars, comme la veille.

Mardi, elle était intervenue pour 53 milliards de dollars. C’est la troisième intervention de la Fed new-yorkaise sur le marché monétaire --crucial pour le financement à très court terme des banques et entreprises-- afin de maintenir le taux des fonds fédéraux dans la fourchette de 1,75% à 2%.

Mais les raisons pour lesquelles le marché s’est initialement retrouvé à court de liquidités restent mal connues.

«Il n’y a pas de raison de s’affoler à partir du moment où la Fed intervient» mais «ce n’est pas non plus rassurant car généralement ce genre d’intervention ne se fait pas en milieu de mois mais plutôt en fin de trimestre ou en fin d’année», souligne M. Lesné.

Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a minimisé mercredi les préoccupations concernant le manque de liquidités à très court terme sur les marchés monétaires, assurant qu’il n’avait «pas d’incidences» sur l’économie ou la politique monétaire.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne (Bund) a peu bougé à -0,510% contre -0,514% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a très légèrement remonté à -0,222% contre -0,231%, comme celui de l’Espagne, à 0,242% contre 0,221% et de l’Italie, à 0,881% contre 0,872%.

Au Royaume-Uni, le taux d’emprunt à 10 ans est resté pratiquement stable à 0,631% contre 0,636%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans baissait à 1,775%, contre 1,796%, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,216% contre 2,242%. Le taux à deux ans s’affichait pour sa part à 1,748%, contre 1,75%.

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