Bonds Europe: marché recherché sur fond de tensions au Moyen-Orient

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à -0,484%, contre -0,451% vendredi.

Le marché de la dette s’est détendu lundi, un courant de prudence alimenté par les tensions au Moyen-Orient ramenant les investisseurs vers ces actifs refuge, en dépit de la relative déception générée par la BCE.

«Aujourd’hui, il y a un petit mouvement d’aversion pour le risque sur le marché avec le bond des cours du pétrole et les tensions au Moyen-Orient», a expliqué à l’AFP Jean Sayegh, responsable de la gestion obligataire chez Lyxor.

Les prix de l’or noir ont connu lundi leur plus forte envolée en cours de séance depuis 1991 à la suite de l’attaque contre un site pétrolier de l’Arabie saoudite, qui a vu sa production brutalement divisée par deux.

Au-delà de ces événements, le marché reste toujours sous le coup des annonces de la Banque centrale européenne (BCE) qui «ont surpris et déçu à la fois», ce qui a tiré les taux d’emprunt vers le haut en fin de semaine, a analysé M. Sayegh.

L’institution a déployé jeudi une panoplie de mesures anti-crise, avec de nouveaux rachats de dettes publiques et privées, un système de taux dégressifs («tiering»), des prêts géants pour soulager les banques (TLTRO) et une baisse de taux.

A partir du 1er novembre, l’institut de Francfort va reprendre ses rachats d’obligations publiques et privées, à un rythme mensuel de 20 milliards d’euros et sans limitation de durée, une décision qui a fortement divisé son conseil des gouverneurs.

«Le fait qu’il n’y ait pas d’unanimité» suscite des interrogations car «un message dissonant - dont la BCE n’est pas coutumière - n’est pas très bon», a souligné l’expert de Lyxor.

«Par ailleurs, l’institution a fait quatre annonces mais, dans le détail, les mesures sont moins massives qu’il n’y paraît au premier abord, comme si le désaccord n’avait pas permis d’aller jusqu’au bout», a-t-il poursuivi. «Le marché est donc circonspect».

Quasi-unanimité sur la Fed

Concernant la Fed, qui se réunit mardi et mercredi, le chemin semble davantage balisé.

«Il y a une quasi-unanimité pour tabler sur une baisse des taux directeurs mercredi soir, qui est déjà complètement intégrée dans les prix», a observé M. Sayegh.

En desserrant la vis monétaire, la Banque centrale américaine (Fed) devrait surtout chercher à se prémunir contre les risques de ralentissement liés aux tensions commerciales et à la perte de vitesse en Europe, car côté américain, la croissance reste solide jusqu’ici.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne (Bund) a reculé à -0,484%, contre -0,451% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a également baissé à -0,205%, contre -0,175%, tout comme ceux de l’Italie, à 0,838% contre 0,876%, et de l’Espagne, à 0,250% contre 0,293%.

Au Royaume-Uni, le taux d’emprunt à 10 ans a également clôturé en recul, à 0,686% contre 0,756%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans baissait à 1,838%, contre 1,896%, tout comme celui à 30 ans, à 2,305% contre 2,371%. Le taux à deux ans s’affichait pour sa part à 1,763%, contre 1,800%.

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