Bonds Europe: le marché de la dette léthargique avant la BCE

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini quasiment stable, à -0,358% contre -0,350% lundi.

Le marché de la dette en zone euro a peu varié mardi, se rapprochant de ses plus bas récents dans l’attente, jeudi, de la réunion de politique monétaire de la BCE, dont le marché attend une nouvelle inflexion accommodante.

«Nous avons eu une forte baisse du dix ans allemand sur les dernières séances avec un retour vers les points bas observés début juillet», a observé auprès de l’AFP Guillaume Truttmann, gérant crédit chez Meeschaert Asset Management. Pour sa part, le dix ans français «passe sa quinzième séance en territoire négatif».

«La principale raison de ce mouvement de détente sur les taux ces derniers jours est évidemment la perspective des réunions des deux principales banques centrales, la BCE dans un premier temps et la Fed ensuite», a précisé M. Truttmann.

«Certains analystes évoquent une possible baisse du taux de dépôt (de la BCE) dès jeudi» mais le consensus table davantage sur «un maintien des taux directeurs» lors de cette réunion, selon lui. «Le marché anticipe néanmoins un discours accommodant» du président de l’institution, Mario Draghi, «voire peut-être plus accommodant que ce qui était attendu» après notamment «certaines informations selon lesquelles la BCE pourrait redéfinir sa cible d’inflation» en tolérant un dépassement de celle-ci.

Selon un article de Bloomberg publié jeudi, qui cite des sources proches du dossier, la BCE pourrait repenser sa cible d’inflation et poursuivre ainsi plus longtemps sa politique monétaire accommodante.

Baisse de taux de la Fed «anticipée à 100%»

Quant à la Fed, «il est quand même de plus en plus probable qu’elle intervienne le 31 juillet», le marché «anticipant à 100% une baisse des taux» par la Banque centrale américaine, a jugé M. Truttmann.

Les dernières données macroéconomiques, si elles n’ont pas traduit une aggravation de la conjoncture américaine, n’ont pas non plus fait état d’un redressement économique, en particulier sur le plan de l’activité manufacturière.

Le FMI a d’ailleurs révisé en baisse mardi sa prévision de croissance mondiale pour 2019, la qualifiant de «morose» et «modérée» dans un contexte marqué par des tensions commerciales persistantes entre Pékin et Washington et un difficile Brexit en Europe.

«En plus des tensions commerciales (sino-américaines), sur lesquelles nous n’avons aucune avancée, voire même un recul, des tensions se renforcent au Moyen-Orient entre Trump et les Occidentaux d’un côté, l’Iran de l’autre», a souligné M. Truttmann.

«Nous avons donc peut-être aujourd’hui finalement un environnement qui justifie pleinement la baisse de 25 points de base (par la Fed), dont certains pouvaient douter en début de mois», a-t-il complété.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini quasiment stable, à -0,358% contre -0,350% lundi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le taux à dix ans de la France a suivi la même trajectoire, terminant à -0,094% contre -0,088%.

Celui de l’Italie s’est en revanche détendu après être monté la veille, à 1,599% contre 1,650%, tandis que celui de l’Espagne a fini stable, à 0,387% contre 0,384%.

Les députés espagnols ont refusé mardi de reconduire le chef du gouvernement socialiste sortant Pedro Sanchez, qui a dorénavant deux jours pour obtenir le soutien de la gauche radicale dans de difficiles tractations.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni a également peu varié, à 0,689% contre 0,705%, faisant peu de cas de la nomination de Boris Johnson au poste de Premier ministre.

Aux États-Unis, le taux à dix ans se stabilisait à 2,053% contre 2,046% lundi, tout comme celui à 30 ans, à 2,590% contre 2,571%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,829% contre 1,812%.

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