Les taux d’emprunt en zone euro ont connu une nouvelle séance calme vendredi, temporisant dans l’attente des réunions des banques centrales ces deux prochains semaines, tandis que la dette italienne s’est tendue sur fond de prises de profits.

Les marchés sont «un peu en attente» avant la réunion de «la BCE la semaine prochaine et la Banque centrale américaine en fin de mois», a résumé auprès de l’AFP Henrietta Pacquement, responsable obligataire chez Wells Fargo AM.

Lors de sa réunion du 25 juillet, la Banque centrale européenne (BCE) devrait doucement préparer les marchés aux mesures de soutien qu’elle compte déployer pour aider l’économie de la zone euro, sans doute en septembre.

«Nous aurons plus d’idées de ce que la BCE va faire en termes d’achats de titres» et si elle relance un tel programme à l’automne, a estimé Mme Pacquement.

D’autres facteurs ont également contribué, selon elle, à la stabilité des taux ce vendredi, notamment «les résultats des entreprises qui sont un petit peu mitigés actuellement, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe».

Seul à échapper à la torpeur ambiante, le taux italien à dix ans est nettement remonté vendredi, une tension à mettre en relation avec sa forte baisse des dernières semaines qui l’a conduit jeudi à signer un nouveau plus bas depuis octobre 2016.

«Cela est compréhensible qu’il y ait un peu de prises de profits sur la dette italienne, qui a quand même très bien marché ce mois-ci», a expliqué Mme Pacquement.

Par ailleurs, le fait que le vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, puisse être «en train de penser à une élection anticipée», participait aussi de ce mouvement de tension sur la dette italienne.

Constitué il y a un an, le gouvernement d’union italien, formé de la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini et du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) de Luigi Di Maio, déjà handicapé par les profondes différences entre les deux alliés, chancelle depuis les élections européennes du 26 mai, qui ont renversé le rapport de force.

Après que le ton est monté jeudi entre les deux partenaires, la rumeur d’une rencontre vendredi entre M. Salvini et le président de la République Sergio Mattarella a enflé, tandis que les médias commençaient à envisager des élections anticipées fin septembre.

«Aucun gouvernement ne va tomber demain», a finalement coupé M. Salvini jeudi dans la soirée.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne, ou «Bund», qui fait référence, a terminé quasiment stable, à -0,326% contre -0,315% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le taux à dix ans de la France a suivi la même trajectoire, finissant à -0,075% contre -0,065% jeudi.

Celui de l’Italie s’est en revanche tendu, à 1,600% contre 1,550%, tandis que le taux à dix ans de l’Espagne a peu varié, à 0,376% contre 0,396%.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni a très légèrement baissé, à 0,732% contre 0,756%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans montait un peu à 2,041% contre 2,024% jeudi, tandis que celui à trente ans se stabilisait à 2,573% contre 2,564%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,798% contre 1,756%.