Comment des ETF peuvent être gratuits

Salima Barragan

2 minutes de lecture

neon a conclu un partenariat avec Invesco pour la distribution de fonds passifs. Les détails avec Julius Kirscheneder, cofondateur de neon.

Pour un novice, investir dans des actifs reste une mission délicate en raison de la multitude de produits disponibles, de leur complexité et des frais associés. neon vise à offrir un accès simplifié aux placements via son application mobile; une solution qui ne séduit pas seulement la génération Z. En partenariat avec le gestionnaire d’actifs Invesco, la néo-banque propose pour la première fois en Suisse des ETF gratuitement, c’est-à-dire sans frais de souscription. Julius Kirscheneder, cofondateur, répond aux questions d’Allnews.

Quelle est la genèse de neon?

En projet dès 2017, la plateforme a été ensuite officiellement lancée en 2019. Nous offrons des produits au marché de masse et comptons plus de 180'000 clients pour 60 collaborateurs. Notre application mobile, continuellement accessible, propose des produits en toute transparence  et à bas coût. Nous visons une large clientèle intéressée par des outils numériques: une grande partie de nos clients ont entre 25 et 50 ans, mais certains sont aussi âgés de plus de 80 ans. Nous n’avons pas de licence FINMA mais travaillons avec des partenaires sous licence, notamment avec la Banque Hypothécaire de Lenzbourg  pour offrir nos services bancaires et garantir les avoirs des clients.

Quels sont les services disponibles sur l’application mobile?

En collaboration avec nos partenaires, nous  mettons à disposition l’ensemble de la gamme de produits de la banque de détail de manière totalement sécurisée sur une plateforme IT moderne: comptes bancaires, transferts domestiques et internationaux, cartes bancaires et moyens de paiement numériques comme Twint.

Nous offrons à nos clients l’opportunité d’investir dans un univers de 200 actions et de plusieurs ETF à des prix concurrentiels. Comme vous l’avez compris, cette fonctionnalité ne cible pas des traders en quête de produits complexes, mais plutôt au nombre important d’individus n’ayant jamais investi dans des actifs financiers et prêts à franchir le pas. D’ailleurs, nous avons observé l’été passé que 25% des clients qui ont déjà investi avec neon ont  placé des montants inférieurs à 100 CHF afin d’essayer notre produit une première fois.

«Notre produit offre des fonctionnalités spécifiques à la Suisse telles que eBill (factures électroniques suisses) et TWINT (virements instantanés), qui sont nécessaires à la vie quotidienne.»
Vous venez de conclure un partenariat avec Invesco. De quoi retourne-t-il?

Nous réfléchissions à réduire les barrières d’entrées dans les placements. Les structures des coûts, la complexité des produits et le manque de connaissances financières dissuadent une grande partie de la population à investir.

Invesco bénéficie d’une grande expérience  à l’international, notamment en Allemagne; un exemple de réussite pour la réduction des frais et l’accessibilité des marchés à une grande frange de la population. Pour commencer, nous avons créé et lancé une offre qui  convient à notre clientèle, c’est-à-dire des produits de banque  de détail simples, accessibles et sans frais de transaction, de dépôt ni frais de change cachés.   

Qu’entendez-vous par offrir des ETF gratuitement?

Actuellement, nous offrons cette possibilité pour deux ETF. Nous renonçons à leurs frais de notre côté car nous nous attendons à un effet stimulant sur notre base d'utilisateurs et sur notre plateforme d'investissement en général. En outre, nous bénéficions d'un soutien marketing de la part d'Invesco pour ces deux produits. Il reste le coût faible de l'ETF lui-même, c'est-à-dire les frais de gestion TER d’Invesco.

Pourquoi l’Allemagne est-elle devenue un champion dans la réduction des frais bancaires?

Le marché allemand est peu concentré, en raison de ses diverses places boursières. Ainsi, chacun tente d’établir des alternatives plus intéressantes en établissant des partenariats. En Suisse, la compétition est moins forte.

L’Allemagne a aussi réussi à donner l’accès à des produits simples, tels que des ETF extensifs, dans de nouveaux segments tout en éduquant la clientèle. Car un client n’investit pas dans ce qu’il ne connait pas. L’éduction fait baisser les barrières.

Comment les néo-banques bouleversent-elles le marché des produits de placement?

Les nouvelles solutions numériques mettent les banques traditionnelles sous pression, car les clients ont commencé à les utiliser. Les néo-banques ont bouleversé le marché en le rendant numérique, transparent et en cassant les prix afin de répondre aux attentes des clients. Nous nous différencions par notre structure de coût transparente: nous avons réduit les frais au maximum. Les sociétés helvétiques comblent l’écart avec les grands acteurs mondiaux.

Comment neon se différencie-t-il des grands acteurs numériques, tels que Revolut?

Vis-à-vis des acteurs internationaux qui n’offrent pas d’IBAN helvétique, notre marque de fabrique suisse qui fait la différence.  L’argent déposé sur les comptes ainsi que les données restent en Suisse et sont protégées par les lois suisses. De plus, notre produit offre des fonctionnalités spécifiques à la Suisse telles que eBill (factures électroniques suisses) et TWINT (virements instantanés), qui sont nécessaires à la vie quotidienne.

Offrez-vous des solutions de prévoyance?

Du côté de la prévoyance, nous travaillons avec des partenaires afin de proposer des produits de pilier 3a à des prix vraiment compétitifs. Nous restons ouverts à de nouveaux partenaires proposants d’excellents produits digitaux, à un rapport qualité-prix de premier ordre.

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