Zurich Insurance sur la voie de la croissance après neuf mois

AWP

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Entre janvier et fin septembre, les primes brutes dans l’assurance dommages et accidents ont progressé de 8% à 33,5 milliards de dollars.

Zurich Insurance affiche une robuste performance sur les neuf premiers mois de 2022, le groupe étant notamment parvenu à compenser les coûts des sinistres et de l’inflation par une augmentation de ses tarifs. L’assureur a dévoilé des chiffres plus ou moins conformes aux attentes des analystes, qui attendent déjà avec impatience dans quelques jours les annonces sur la future stratégie du groupe.

«Nous avons profité d’une solide hausse des primes dans l’ensemble du groupe, principalement dans les affaires dommages et accidents en Amérique du Nord, où ces augmentations ont conduit à une croissance à deux chiffres des recettes», a détaillé le directeur financier George Quinn, cité jeudi dans un communiqué.

Entre janvier et fin septembre, les primes brutes dans l’assurance dommages et accidents ont en effet progressé de 8% à 33,5 milliards de dollars, a annoncé le groupe zurichois. Sur une base comparable, soit ajustée des effets de change et de cessions, elles ont même accéléré de 13%, reflétant le renforcement du dollar face à d’autres devises.

La croissance des primes a été particulièrement vigoureuse en Asie-Pacifique (+19%), ainsi qu’en Amérique du Nord (+14%) et latine (+22%), tandis que celles-ci ont progressé de 10% sur une base comparable dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique.

Niveau de sinistres élevé

Dans son cœur de métier, Zurich Insurance a réussi à relever ses tarifs, notamment dans l’assurance commerciale. Ces augmentations devraient rester supérieures aux coûts attendus jusqu’à l’année prochaine. Dans l’assurance aux particuliers, l’assureur espère compenser l’inflation lors du renouvellement des contrats en 2023.

Le groupe a cependant enregistré un niveau de sinistres élevé au troisième trimestre. L’ouragan Ian, qui a ravagé début octobre le sud-est des Etats-Unis et fait plus de 80 morts, devrait ainsi coûter 550 millions de dollars avant impôts à l’assureur.

Dans l’assurance vie, les équivalents de primes annuelles ont reculé de 6% à 2,6 milliards de dollars. Sur une base comparable, ils ont cependant crû de 2%. La croissance a été particulièrement vigoureuse en Amérique du Nord (+22%), mais est restée faible partout ailleurs, à l’instar de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (+1%).

Les activités aux Etats-Unis avec le partenaire Farmers Exchanges ont engrangé des primes brutes en hausse de 11% à 20,2 milliards.

Des «wrapper» conformes à la loi

Le directeur financier a souligné que l’assureur était «sur la bonne voie pour dépasser ses objectifs stratégiques et financiers pour le cycle 2020-2022». La société vise dans ce cadre un rendement du capital «supérieur à 14%» sur la base du bénéfice opérationnel (BOP). La «tendance positive des marges» dans l’activité avec la clientèle d’entreprise devrait se poursuivre l’année prochaine, a-t-il ajouté.

Le responsable a également abordé, lors d’une téléconférence, des spéculations dans les médias sur des enquêtes aux Etats-Unis concernant l’activité avec les manteaux d’assurance («insurance wrapper») et des soupçons d’évasion fiscale. «Nous avons toujours réalisé ces activités dans le cadre de la loi américaine», a insisté M. Quinn, ajoutant que cette activité ne représentait que quelques millions de dollars pour l’entreprise.

Le 16 novembre, le groupe tiendra sa journée des investisseurs, l’occasion de dévoiler ses nouveaux objectifs sur la période 2023-2025. Après avoir libéré des fonds avec la vente d’anciennes activités dans l’assurance vie, les observateurs tablent sur de nouveaux dividendes et des rachats d’actions.

En attendant, les investisseurs restaient sur la réserve. A la Bourse suisse, le titre Zurich Insurance reculait de 1,4% à 430,3 francs, alors que l’indice SMI perdait 0,32% vers 10h50.

Les analystes étaient également prudents. Ceux de LBBW ont abaissé leur recommandation du titre à la vente, alors qu’ils conseillaient jusqu’à présent de conserver l’action.

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