Matthias Aellig succédera à Patrick Frost à la tête de Swiss Life

AWP

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Aux commandes du numéro un de l’assurance-vie helvétique depuis juillet 2014, le patron sortant a l’intention d’intégrer son conseil d’administration en 2026. L'action recule.

Aux commandes de Swiss Life depuis une dizaine d’années, son directeur général (CEO) Patrick Frost va céder les rênes de l’entreprise à l’actuel directeur financier (CFO) Matthias Aellig au printemps 2024 lors de la prochaine assemblée générale, et intégrer son conseil d’administration après une pause de deux ans, éventuellement en qualité de président.

Son successeur, qui chapeaute les finances du premier propriétaire immobilier du pays depuis mars 2019, après avoir été son directeur du risque pendant neuf ans, sera quant à lui remplacé par Marco Gerussi, actuellement en charge de la transformation financière et de l’informatique, qui rejoindra à ce titre la direction générale du groupe.

«Matthias Aellig fait partie des personnalités de notre entreprise qui, ces dernières années, ont largement contribué à définir la stratégie de l’ensemble du groupe aux côtés de Patrick Frost», a déclaré le président du conseil d’administration Rolf Dörig, cité lundi dans un communiqué. Et de saluer la contribution décisive du sortant au «succès durable de l’entreprise», y compris par gros temps.

Pas de changement de cap

Plus tard, en conférence de presse, l’Appenzellois a insisté sur le fait que le premier assureur-vie du pays devrait rester fidèle à la voie choisie il y a des années. Selon lui, «il n’y a aucune raison de changer de stratégie».

Le groupe est très bien positionné et en bonne voie pour atteindre, voire dépasser, les objectifs fixés dans le cadre du programme stratégique de trois ans qui s’achèvera en 2024, a poursuivi Rolf Dörig. Parmi ceux-ci figure notamment un rendement des fonds propres de l’ordre de 10-12%.

Le futur CEO a également plaidé en faveur du maintien du modèle commercial actuel. Avec ses activités d’assurance, de conseil financier et de gestion d’actifs, l’entreprise est prête à faire face à toute évolution des taux d’intérêt sur le marché, a expliqué Matthias Aellig.

Interrogé sur une l’éventualité d’une reprise de la présidence dans deux ans par celui qui aura passé près de dix ans à la tête du numéro un de l’assurance-vie helvétique, Rolf Dörig a botté en touche.

Spéculations prématurées

«Les spéculations qui font de Patrick Frost mon successeur à la présidence en 2026 sont prématurées», a souligné le titulaire depuis bientôt quinze ans, qui entend bien rester en poste jusqu’en 2027, date à laquelle il aura atteint la limite d’âge statutaire de 70 ans.

L’Appenzellois a toutefois laissé entendre que le patron sortant serait un candidat tout à fait approprié pour la présidence de Swiss Life, alors que l’intéressé ne s’est pas exprimé à ce sujet, se contentant de signaler qu’il n’avait encore rien prévu de concret pour les deux années qui suivront sa démission, si ce n’est «passer plus de temps avec (sa) famille» et continuer de siéger au conseil d’administration du groupe pharmaceutique Roche.

Dans la foulée, l’assureur-vie a annoncé le départ à fin juin 2024 du CEO de sa filiale allemande, Jörg Arnold, qui après sept ans en poste a décidé de se retirer, et devrait siéger conseil d’administration de Swiss Life Deutschland Holding en tant que membre non exécutif. Pour lui succéder, le groupe a désigné Dirk von der Crone, qui dans ses nouvelles fonctions intégrera également la direction générale du groupe au 1er juillet.

Les différentes rocades annoncées ont été saluées par la communauté financière. La qualité de l’équipe de direction a largement contribué au succès de Swiss Life ces dernières années, estime Vontobel. Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), le changement à la tête du groupe ne constitue pas en soi une grande surprise, au vu de la longévité du sortant, mais l’assureur-vie a pris une bonne décision en désignant une personnalité bien connue des investisseurs.

Ces derniers justement semblaient en revanche plus réticents. A la clôture, la nominative Swiss Life avait reculé de 0,8% à 563,00 francs, dans un SMI en hausse de 0,60%.

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