Swisscom voit son bénéfice net reculer en 2022

AWP

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La performance semestrielle a été grevée par une amende de près de 72 millions infligée par la Commission de la concurrence (Comco) et d’autres effets exceptionnels.

Le numéro un suisse des télécommunications Swisscom a enregistré un bénéfice net en repli en 2022. Il a chuté de 12,5% à 1,6 milliard de francs, indique jeudi l’entreprise.

Plusieurs facteurs exceptionnels expliquent la baisse du bénéfice net, alors que l’année dernière la cession d’une participation en Belgique et la revalorisation d’une coopération dans la fibre optique avec Fastweb avaient fait enfler le résultat net de 20% au total.

En outre, Swisscom a fait des provisions pour affaires juridiques de 157 millions l’année dernière, qui incluent l’amende de près de 72 millions de la Comco. Sans ces effets exceptionnels, tant les bénéfices opérationnel que net auraient progressé, précise Swisscom.

Après une publication par erreur de premiers chiffres la semaine dernière, seul restait inconnu le bénéfice net et le résultat d’exploitation (Ebit), qui a reculé de 1,3% à 2,04 milliards de francs.

Swisscom a ainsi confirmé des recettes en fléchissement de 0,6% à 11,11 milliards de francs. A taux de change constant, le chiffre d’affaires est toutefois en hausse de 1,0%.

Dans l’activité principale en Suisse, le chiffre d’affaires a légèrement progressé à 8,27 milliards (+0,4%).

Fastweb a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires en hausse de 3,8% en monnaie locale, à 2,48 milliards d’euros. L’Ebitda a gagné 3,4%, pour s’établir à 854 millions d’euros.

Les investissements se poursuivent

Les investissements ont atteint 2,31 milliards de francs, en hausse de 1,0%.

Fin décembre 2022, Swisscom desservait déjà 74% de la population suisse avec la 5G+. Selon l’association professionnelle asut, plus de 4,5 millions d’appareils 5G étaient déjà en service en Suisse fin 2022.

D’ici fin 2025, Swisscom augmentera la couverture en fibre optique (FTTH) à 50-55%. D’ici 2030, la couverture FTTH sera passée à 70-80%.

Le résultat d’exploitation avant amortissements (Ebitda) a quant à lui été validé à 4,41 milliards de francs, en baisse de 1,6% sur un an. Hors effets exceptionnels et à taux de change constants, il en a résulté une hausse de 3,1%.

Les actionnaires, au premier rang desquels figure la Confédération, peuvent envisager le versement d’un dividende stable de 22 francs par action.

Les effectifs se sont légèrement étoffés, de 1,3% à 19’157 postes équivalent plein temps, grâce à des créations d’emploi hors de Suisse.

Objectifs 2023 ambitieux sur le volet de la rentabilité

Pour l’exercice en cours, Swisscom table sur un chiffre d’affaires net compris entre 11,1 et 11,2 milliards de francs tandis que l’Ebitda est attendu entre 4,6 et 4,7 milliards. Les investissements devraient de leur côté atteindre 2,3 milliards.

Swisscom a également annoncé la nomination d’Isa Müller-Wegner au nouveau poste de responsable Group Strategy & Business Development. Elle entrera en fonction le 1er juin et intègrera également la direction générale.

Le Conseil d’administration propose en outre Monique Bourquin comme membre suite au départ de Barbara Frei, qui a décidé de ne pas se représenter.

Les analystes ont salué des objectifs ambitieux pour l’année en cours, surtout sur le plan de la rentabilité opérationnelle.

Vers 10h15, le titre Swisscom prenait 3,1% à 564,00 francs, tandis que le SMI progressait modestement de 0,05%.

 

Les bonus de la direction sous pression en raison des pannes

La série de pannes sur le réseau a mis sous pression les bonus de la direction. En 2022, ils ont reculé à 2,51 millions de francs, après 2,88 millions lors de l'exercice précédent. Dans l'ensemble, la rémunération de la direction a diminué à 7,70 millions, après 8,37 millions de francs en 2021.

L'ancien directeur, Urs Schaeppi, qui a quitté ses fonctions en mai dernier, a été rémunéré 753'000 francs, selon le rapport annuel publié jeudi. Il a également perçu 1,05 million de francs après son départ, à titre de rémunérations versées pour "remplir des obligations contractuelles pendant la période de préavis aux membres de la direction qui ont quitté leur poste". Il en a résulté une rémunération totale de à 1,81 millions, après 1,96 millions de francs pour le CEO sortant.

La rémunération du nouveau CEO, qui a pris ses fonctions début juin, Christoph Aeschlimann, n'est pas répertoriée séparément.

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