L'épouvantail néolibéral, un mal très français

Présélection prix Turgot

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Guillaume Bazot, Editions Puf.

Guillaume Bazot est ancien élève de la Paris school of economics et de l’EHESS, il est maître de conférences en économie à l’Université Paris VIII

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Christian Chouffier

Le néolibéralisme et la mondialisation sont accusés, particulièrement en France d'avoir réduit le pouvoir d'achat des classes moyennes, augmenté les inégalités et favorisé le Capital et la Finance au détriment du Travail. Qu'en est-il réellement? Guillaume Bazot introduit son ouvrage par un rappel de la typologie des idées, vraies ou fausses, utiles ou non utiles (au discours) et passe en revue les données quantitatives utilisées pour démontrer les méfaits du néolibéralisme et le «cherry picking» utilisé par certains auteurs à l'appui de leurs thèses. Il montre ainsi que l'utilisation de paramètres différents (salaire médian au lieu de salaire moyen par exemple) pour mesurer les phénomènes économiques, date de départ des séries pour mesurer leur évolution ou utilisation de comparaisons non valides (focalisation sur les plus riches) peut amener à des conclusions très différentes de celles qui ont couramment cours dans notre pays.

Analysant successivement l'évolution du niveau de vie, de l'égalité des chances, de revenu et de patrimoine et la répartition des richesses, et en comparant la situation de la France et des principaux pays occidentaux puis au reste du monde, il montre que l'économie de marché, la mondialisation et la finance n'ont pas amené ce dont ils sont accusés, même au contraire. Il reste cependant concède-t-il une grande inégalité, celle du patrimoine, en particulier le caractère «héréditaire», par la famille ou le milieu social de la transmission des entreprises. Il en tire ensuite des recommandations pour l'avenir de notre pays au-delà de la vision antilibérale qui dit-il nous conduit sur des fausses pistes.