Troisième du secteur, la société de courtage basée à Lausanne entend croître plus vite que ses rivaux affirme son président Patrick Combes.
En 2017, la société de courtage Compagnie Financière Tradition (CFT) a vu son bénéfice net se contracter 46,4 millions de francs (-7,4%), en débit d’un chiffre d’affaires en légère hausse l’an dernier qui a atteint 802,5 millions de francs (+1,2%), mettant fin à sept années de baisse consécutives. Le groupe basé à Lausanne, mais qui réalise 98% de ses revenus à l’étranger, a aussi souffert durant toute cette période de l’appréciation du franc par rapport aux autres monnaies avec lesquelles il réalise ses revenus. Si son principal secteur d’activité, l’intermédiation professionnelle (IDB), a généré des recettes ajustées en légère hausse (+1,5% à 846 millions de francs), les revenus du courtier japonais Gaitame.com, dédié à une clientèle de particuliers au Japon, ont fondu d’un quart à 27,5 millions de francs. Troisième acteur de son secteur avec une part de marché globale de 18%, CFT se place après BCG (35%) et TP ICAP (47%). Entretien avec Patrick Combes, président de CFT.
Il faut préciser tout d’abord que l’ensemble du marché de l’intermédiation professionnelle a connu la même tendance. Désormais, le marché évolue de manière stable ou en légère croissance. Notre objectif est toutefois précisément de parvenir à croître plus vite que l’ensemble du marché.
des banques centrales sera moins accommodante.»
Non, il n’y a pas de corrélation particulière entre l’évolution des deux premiers mois de l’année et le reste de l’exercice. Néanmoins, c’est une bonne nouvelle car nous n’avons pas connu une telle hausse depuis longtemps.
Tout dépend de quoi on parle. La volatilité sur le marché des actions n’est pas la même que celle observée sur le marché des devises, ni celle du secteur des matières premières. Le rebond de la volatilité pour les actions dénote néanmoins d’un changement de psychologie des participants au marché. Ceux-ci ont pris conscience que la future politique des banques centrales sera moins accommodante. On observe attentivement si l’inflation revient ou pas, etc. Dans ce contexte, les acteurs n’attendent plus des banques centrales qu’elles fournissent une sorte de plancher servant de garantie aux marchés.
que nos deux principaux concurrents qui y sont basés.»
Il faut au contraire remarquer que nous sommes beaucoup moins dépendants du Royaume-Uni que nos deux principaux concurrents qui y sont basés. De plus, nous sommes mieux habitués à la régulation dite continentale car nous venons justement du Continent. CFT est même plutôt bien placé pour s’adapter à l’environnement post-Brexit.
Notre modèle d’affaires est en évolution constante. Nous sommes depuis dix-huit ans actifs dans le courtage en ligne, via VIEL & Cie, la société qui nous chapeaute et qui contrôle aussi Bourse Direct. Quels que soient les développements technologiques en cours, notre approche est de pouvoir apporter un service à plus forte valeur ajoutée et à un prix toujours plus compétitif. Certaines activités d’intermédiation peuvent être effectuées de manière entièrement automatisée, alors que pour d’autres tâches, les clients préfèrent continuer de travailler avec des courtiers. Nous participons pleinement à la transformation au sein de notre secteur. Nous travaillons par exemple sur des projets visant à exploiter le potentiel de l’intelligence artificielle et du «machine learning» dans le cadre de notre secteur d’activité.