La politique de l’administration Trump, qui a appelé à une large réduction du nombre de travailleurs et des dépenses du gouvernement fédéral, pourrait avoir un impact négatif sur le marché du travail, en particulier lors de la comptabilisation des travailleurs dépendant de contrats fédéraux et de ceux financés par des subventions fédérales. Ces mesures sont susceptibles d’augmenter le taux de chômage, même si cet effet ne se fera probablement pas sentir avant la fin de l’année, ce qui laissera à la Fed le temps d’évaluer les données entrantes avant d’envisager des réductions de taux supplémentaires.
La restructuration complète de la main-d’œuvre fédérale par l’administration Trump, par le biais de gels d’embauche, de primes de départ, de retraites anticipées et de réductions importantes de la masse salariale, commence à se faire sentir sur le marché du travail dans son ensemble. Plus récemment, les réductions se sont étendues aux contrats et aux subventions, ce qui laisse prévoir une augmentation de la pression sur l’emploi.
Les emplois fédéraux directs représentent moins de 2% du total des salaires non agricoles, mais le gouvernement des États-Unis emploie indirectement environ 7,5 millions de travailleurs par le biais de dépenses contractuelles ou de subventions, soit environ quatre employés du secteur privé pour un employé fédéral. Cela met en danger plus de 6% des salaires aux États-Unis.
La vague de près de 300’000 suppressions d’emplois signalées dans le secteur public jusqu’en avril, en supposant que le ratio d’emplois liés aux contrats et subventions par rapport aux emplois fédéraux reste constant, implique que près de 1,3 million d’emplois pourraient être affectés. Si ces pertes d’emploi potentielles se concrétisent au cours des 12 prochains mois, elles pourraient représenter un frein à la croissance des emplois d’environ 108’000 emplois par mois.
Alors que l’impact à court terme est atténué par les généreuses indemnités de licenciement du secteur public et la solidité persistante du marché du travail, l’effet cumulé de ces pertes d’emploi pourrait commencer à peser sur les chiffres de l’emploi d’ici la fin 2025. Cela laisse du temps à la Réserve fédérale, impliquant qu’elle est susceptible de maintenir des taux élevés jusqu’au troisième trimestre, dans l’attente de signes plus clairs d’affaiblissement du marché du travail avant d’envisager des réductions de taux supplémentaires.