- La hausse des prix de l’énergie, les tensions géopolitiques et l’incertitude économique sont les principales tendances externes qui ont un impact sur les entreprises suisses.
- Les entreprises suisses sont en retard par rapport à la moyenne mondiale en matière de transformation technologique et d'adoption de l'IA.
- La majorité des entreprises suisses (82%) prévoient de se développer à l’international.
- Plus de la moitié des entreprises rencontrent des difficultés à recruter des talents.
- Seuls 28% des dirigeants suisses ayant répondu publient un rapport de durabilité, contre 53% au niveau mondial.
Pour les dirigeants suisses, la concurrence accrue, l’incertitude économique et les tensions politiques représentent les principaux freins à la croissance. Cependant, de nombreuses entreprises prévoient de se développer à l’international, malgré des difficultés de recrutement. Ces conclusions sont issues d’une enquête approfondie menée par le groupe d’audit, de fiscalité et de conseil Forvis Mazars, auprès de plus de 1700 dirigeants de 35 pays à travers le monde.
Concurrence accrue et incertitude économique: les principaux facteurs susceptibles de ralentir la croissance selon les dirigeants suisses
Comme leurs homologues internationaux, les dirigeants suisses citent l'intensification de la concurrence (40%), l'incertitude économique (38%) et les tensions géopolitiques (34%) comme principaux freins potentiels à la croissance.
Parmi les tendances externes ayant le plus d'impact sur les entreprises, la hausse des prix de l'énergie arrive en tête en Suisse (40%, contre 29% au niveau mondial), suivie de près par les tensions géopolitiques (38%) et le contexte économique (y compris l’inflation/l’augmentation du coût de la vie) (34%).
Expansion internationale au coeur des priorités stratégiques
Au cours des trois à cinq prochaines années, les dirigeants suisses placent l'expansion internationale et l'introduction de nouvelles catégories de produits et services en tête de leurs priorités stratégiques (30% chacun). À l'échelle mondiale, c'est la transformation technologique et informatique qui occupe la première place (43%), tandis qu'en Suisse, elle ne se classe qu’à la sixième position (25%).
En plus des initiatives de croissance, les entreprises suisses se concentrent également sur les restructurations, la réduction des coûts, ainsi que sur les fusions, acquisitions et joint-ventures – ces trois axes sont chacun cités par 28% des répondants. Ces données illustrent une approche active de la transformation et de la consolidation des entreprises en Suisse.
Une large majorité (82%) des entreprises suisses prévoient de se développer à l'international dans les cinq prochaines années – un signe d'ambitions fortes en matière de croissance mondiale. Les principaux défis liés à cette expansion sont le recrutement de talents et les tensions politiques.
Les entreprises suisses adoptent une approche prudente de la transformation numérique et de l'IA
Moins de la moitié des entreprises en Suisse disposent d'une stratégie dédiée à la transformation technologique (49% en Suisse contre 76% au niveau mondial) ou à l'implémentation de l'intelligence artificielle.
Par ailleurs, seules 30% des entreprises suisses estiment que l'IA aura un impact «significatif» sur leur organisation, contre 49% au niveau mondial.
L'utilisation actuelle de l'IA est également plus faible: 58% des entreprises suisses l'utilisent pour leurs processus internes (contre 77% mondialement) et 57% dans le cadre de leurs produits et services (contre 70% à l'échelle mondiale).
Les priorités de la transformation numérique pour les dirigeants suisses sont la croissance, l'amélioration de l'efficacité et de la productivité, ainsi qu'une meilleure compréhension des clients.
Quatre dirigeants sur cinq en Suisse expriment des préoccupations éthiques concernant l'IA – une proportion supérieure à la moyenne mondiale (72%), même si les inquiétudes «majeures» sont moins fréquentes. La moitié d'entre eux jugent qu'une régulation accrue de l'IA est «essentielle» ou du moins «très importante».
Les entreprises suisses abordent légèrement différemment les défis liés aux talents et les priorités en matière de leadership
Un pourcentage légèrement plus élevé d'entreprises en Suisse qu'à l'échelle mondiale déclare rencontrer des difficultés de recrutement (51% contre 43%). Le plus grand défi concerne les postes de niveau intermédiaire, contrairement à la tendance mondiale qui met l'accent sur les jeunes diplômés. Le recrutement de seniors semble en revanche moins problématique en Suisse.
Les politiques de travail hybride sont une priorité moindre en Suisse (26%) par rapport à la moyenne mondiale (39%).
Les dirigeants suisses considèrent l'expérience interculturelle comme la qualité de leadership la plus essentielle (38% contre 23%), suivie de la capacité à prendre des décisions difficiles. À l'échelle mondiale, ce sont la vision stratégique (25% en Suisse contre 35% mondialement) ainsi que les capacités d'analyse et de résolution de problèmes qui dominent.
Durabilité: les entreprises suisses prêtes, mais en retard sur la communication et la perception
En Suisse, deux dirigeants sur trois estiment que leur entreprise est «entièrement» ou «en grande partie» prête à se conformer aux obligations de reporting environnemental, social et de gouvernance (ESG) – une proportion qui reste en retrait par rapport à la moyenne mondiale (82%). Toutefois, la part des entreprises publiant un rapport de durabilité reste nettement inférieure à la moyenne mondiale (28% en Suisse contre 53% au niveau global).
Deux tiers des dirigeants suisses considèrent les exigences ESG davantage comme un coût que comme une opportunité – une proportion légèrement supérieure à celle observée à l’échelle mondiale (60%). Les domaines clés couverts par les rapports ESG incluent les impacts environnementaux, notamment climatiques et carbone, la préservation de la biodiversité, la gouvernance d’entreprise et la gestion responsable des chaînes d’approvisionnement.