Les représentants helvétiques des biotechnologies ont accusé l’an dernier un tassement marginal de leurs chiffres d’affaires, pour un total cumulé estimé à 7,2 milliards de francs, contre 7,3 milliards en 2023. Les levées de fonds par contre ont poursuivi leur rétablissement pour représenter 2,5 milliards.
S’il est supérieur d’un quart aux 2,0 milliards collectés un an auparavant et près de deux fois plus généreux que le 1,3 milliard enregistré en 2022, ce montant reste à bonne distance des 3,3 milliards levés en 2021, au plus fort de la pandémie de coronavirus.
Les sociétés non cotées ont tout particulièrement profité du retour de la propension à l’investissement, levant à elles seules 833 millions de francs, contre 600 millions un an plus tôt, souligne mardi le Swiss Biotech Report annuel publié par le cabinet EY et la faîtière du secteur notamment. Cet essor a été emmené par les laboratoires rhénans Alentis Therapeutics (163 millions), ainsi que SixPeaks Bio, qui pour sa ronde inaugurale de financement a moissonné 102 millions.
La plus grosse transaction du genre est toutefois à mettre au crédit du zougois Crispr Therapeutics, coté sur le Nasdaq depuis 2016, qui s’est adjugé 280 millions de dollars (231 millions de francs) par le truchement d’un placement privé.
Les auteurs du rapport ont aussi relevé deux opérations d’envergure dans la catégorie fusions-acquisitions. La filiale Yellow Jersey du zurichois Numab Therpautics, a trouvé grâce aux yeux du mastodonte new-jersiais Johnson & Johnson pour la coquette somme de 1,25 milliard de dollars, quand le sous-traitant rhénano-valaisan Lonza a mis la main sur le site californien du géant bâlois Roche à Vacaville pour 1,20 milliard.
Sur le front de la dépense, les frais de recherche et développement ont poursuivi leur essor atteignant 2,6 milliards de francs, contre 2,4 milliards en 2023. Les effectifs de la branche ont pour la première fois dépassé les 20’000 équivalents plein-temps.