L’or de la génération Z

Nicolette de Joncaire

2 minutes de lecture

Avec une application de paiement type TWINT pour les cryptos et un accord avec Metalor pour la tokenisation de l’or, Bity se repositionne. Entretien avec Melissa Song et Michael Peterer.

Depuis l’été dernier, la plateforme crypto neuchâteloise Bity s’est réorganisée. Avec le départ d’Alexis Roussel, l’un de ses cofondateurs, et l’arrivée de Melissa Song au poste de CEO et de Michael Peterer à celui de COO, cet établissement historique – au sens qu’il fut le premier à être régulé en Suisse -, a revu ses ambitions. Fondé en 2014 par Gian Bochsler et Alexis Roussel rejoints par Yves Honoré, Bity compte aujourd’hui 120’000 utilisateurs dont une grande majorité de particuliers mais le nombre de clients institutionnels (sociétés, fondations) est en progression constante.

Pionnier sur le marché suisse, Bity a également été le premier à mettre à disposition du public des ATM pour les devises crypto. Ne détenant pas de licence bancaire, Bity opère comme broker en s’appuyant sur Swissquote comme partenaire bancaire et de trading.. C’est avec la tokenisation de l’or physique en partenariat exclusif avec Metalor que Bity se distingue désormais. Quelques questions à Melissa Song et à Michael Peterer.

Depuis août 2024, comment est composé l’actionnariat de Bity?

Gian Bochsler, Yves Honoré et nous-mêmes sommes aujourd’hui les actionnaires majoritaires de Bity depuis le départ d’Alexis Roussel. Yves Honoré est également notre CFO.

«Nos frais sont plus faibles que ceux des autres plateformes sur le marché suisse.»

Qu’appelez-vous le Bity Wallet?

Notre plateforme permet d’acheter et de vendre toutes les devises cryptos en francs ou en euros et de stocker les avoirs dans un portefeuille sécurisé qui permet de régler les factures en Suisse, par reconnaissance d’un QR code.

Votre clientèle est essentiellement composée de particuliers. Quels services plus spécifiques rendez-vous aux clients institutionnels?

Des services traditionnels de courtier par exemple la gestion des transactions suffisamment importantes pour éviter de perturber le marché mais aussi une assistance personnalisée à ceux qui ne sont pas encore suffisamment à l’aise avec les devises crypto. C’est ce ne nous appelons le Bity VIP Trading.

Vous opérez sur un modèle classique de commissions sur transactions. En quoi vous distinguez-vous de vos concurrents?

Nos frais sont plus faibles que ceux des autres plateformes sur le marché suisse. Et le niveau de sécurité est supérieur dans la mesure où nous dépendons, avec la Finma, d’un système réglementaire robuste et prévisible.

A ce propos, avez-vous résolu votre différend avec la Finma sur les règles du KYC à appliquer aux détenteurs de bitcoin?

La réglementation applicable aux cryptos évolue constamment et nous en adoptons toutes les modifications. Mais pour répondre plus directement à votre question, oui, notre différend avec la Finma est résolu.

Une partie, minoritaire certes mais non négligeable, de votre clientèle est composée de résidents étrangers – français, allemands, italiens. Etes-vous affectés par les directives européennes MiCA?

Pas directement, car nous opérons exclusivement en Suisse et ne sommes pas régulé par les règles européennes même si nous en étudions régulièrement l’impact. En tant que courtier suisse nous sommes affiliés à un organisme d’auto-régulation suisse, en l’occurrence SO-FIT, et donc indirectement régulés par la Finma.

Vous avez récemment lancé BITY Gold. De quoi s’agit-il?

Sur une initiative de Gian Bochsler, la tokenisation des actifs réels chez Bity remonte à 2023. Plus récemment, en partenariat exclusif avec Metalor, nous avons lancé BITY Gold qui permet aux investisseurs d’acheter des certificats digitaux représentant des lingots d’or physiques de 1g, 10g, 100g ou 1kg, stockés en toute sécurité dans des coffres chez Loomis à Zurich ou dans les entrepôts de Metalor. Bity Tokenization SA achète ces lingots et chaque certificat correspond à une barre estampillée pour lequel la société assume les frais de stockage et d’assurances. Pour garantir à nos clients la bonne tenue des livres, ses stocks d’or sont audités trois fois par an par KPMG. Ce produit s’appuie sur la tradition suisse d’investissement en or, et le rend attractif notamment aux jeunes générations ou encore aux résidents de pays où l’or est difficilement stocké de manière fiable.

Quels sont les prochaines étapes?

Les banques s'intéressent beaucoup à la tokenisation de l'or, tant pour leur clientèle suisse qu’internationale car c’est un moyen rapide et sur d'investir dans l'or. Par ailleurs, notre mobile app “Bity Wallet” est aujourd’hui déjà disponible et permet, comme une sorte de TWINT, de payer n'importe quelle facture en Suisse en cryptomonnaies. 

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