Les conservateurs allemands ont annoncé lundi la désignation comme futur chef de la diplomatie du pays de Johann Wadephul. C’est un fervent partisan de l’aide militaire à l’Ukraine et critique acerbe du Kremlin.
M. Wadephul, 62 ans, expert des questions de politique étrangère pour les conservateurs au Parlement, est considéré comme un proche du chancelier désigné Friedrich Merz. Ce dernier doit être élu au poste suprême la semaine prochaine, le 6 mai, par les députés allemands, suite aux élections législatives remportées par son mouvement fin février.
Auparavant, les membres de son allié gouvernemental, les sociaux-démocrates (SPD), devront encore avoir approuvé le contrat de coalition, sorte de feuille de route pour les quatre années à venir conclue récemment entre les deux partenaires.
Economie allemande en berne
L’Union chrétienne-démocrate (CDU) de Merz a également annoncé dans un communiqué la désignation de l’ancienne secrétaire d’État à l’Environnement et aux Transports Katherina Reiche, 51 ans, comme future ministre de l’Économie, un portefeuille distinct en Allemagne de celui des Finances qui doit revenir à un social-démocrate.
Ce poste de l’Économie est particulièrement délicat à un moment où la première puissance européenne traverse une grave crise de son modèle industriel. Le pays a accusé deux récessions d’affilée et son économie va stagner cette année.
Le ministère de l’Éducation va revenir à l’ancienne ministre régionale Karin Prien, originaire du Schleswig-Holstein, et celui de la Santé à la députée Nina Warken.
Contrat de coalition
Le ministère nouvellement créé de la Numérisation et de la Modernisation de l’État devrait être mené par l’entrepreneur Karsten Wildberger, le patron de Ceconomy, un groupe de distribution notamment d’électronique grand public et d’électroménager. Comme prévu, le ministre de la Chancellerie sera Thorsten Frei (CDU), un fidèle de Merz.
Le parti bavarois CSU, traditionnel allié de la CDU, doit désigner ses trois ministres plus tard dans la journée. Les conservateurs doivent officiellement adopter le contrat de coalition lundi après-midi.
Le SPD a prévu de dévoiler ses ministres, sept au total, à l’issue du vote de ses membres. Le parti a notamment récupéré, outre les Finances, le portefeuille de la Défense, qui devrait revenir à l’actuel titulaire du poste, Boris Pistorius, lui aussi connu pour ses positions favorables au soutien à l’Ukraine.