L’or a passé la barre des 2600 dollars l’once et battu record sur record cette semaine, propulsé par une baisse majeure des taux américains, la prime de risque géopolitique et la demande indienne.
Vendredi, l’once du métal jaune a de nouveau atteint un plus haut historique, à plus de 2622 dollars. Son cours s’est envolé d’environ 26% depuis le début de l’année.
Il a franchi dès mercredi les 2600 dollars, dans la foulée du coup de rabot de 0,50 point de la Réserve fédérale (Fed) sur son taux directeur.
Des taux d’intérêts moins élevés réduisent en effet l’attractivité du dollar et des obligations d’Etat, poussant les investisseurs à se tourner vers l’or.
«Les investisseurs continuent de payer des prix record» pour le précieux métal, constate Ole Hansen, analyste chez Saxobank, «bien qu’il s’agisse d’un actif ‘mort’, qui n’offre aucun rendement au-delà de l’appréciation de son prix» et engendre donc «des coûts d’opportunité».
A ce facteur, s’ajoutent «les achats d’or des banques centrales», ainsi que les «tensions géopolitiques actuelles» (conflit Israël/Hamas, guerre en Ukraine), qui poussent les investisseurs vers le métal jaune, considéré comme une valeur refuge, complète Fawad Razaqzada, de City Index.
D’autre part, «les exportations d’or vers l’Inde» depuis la Suisse «ont augmenté de près de 40% en août», remarque Carsten Fritsch, de Commerzbank. L’analyste attribue cette progression à «la réduction significative de la taxe à l’importation sur l’or en Inde».
Vers 15H55 GMT (17H55 à Paris), l’once d’or s’échange à 2622,28 dollars, contre 2577,70 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Incendies au Brésil, le café monte
Les cours du café ont atteint un sommet lundi, avant de retomber en fin de semaine. Ils restent à un niveau élevé en raison des inquiétudes sur la production brésilienne, premier producteur mondial, touché par d’importants incendies.
A Londres, le robusta pour livraison en novembre a atteint 5486 dollars la tonne lundi, nouveau record depuis le début du contrat en 2008.
A New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre a atteint 271,80 dollars, son niveau le plus élevé depuis 13 ans.
«Les conditions météorologiques du Brésil (...) demeurent le principal point d’attention» des investisseurs, souligne Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.
Selon les données recueillies par les satellites de l’Institut national de recherches spatiales (INPE), un organisme public, 188’623 départs de feu ont été identifiés depuis le début de l’année au Brésil, presque autant que le total de l’année dernière.
La situation s’est particulièrement aggravée en septembre, avec 61’572 recensés en 17 jours, contre 46’498 sur tout le mois en 2023.
Au Vietnam également, «une production plus faible est désormais attendue pour la prochaine récolte», relève M. Scoville.
Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre vaut 250,90 cents vendredi, contre 259,45 cents sept jours auparavant.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre atteint 5061 dollars contre 5267 dollars il y a une semaine à la clôture.
L’aluminium au plus haut
L’aluminium a atteint son plus haut depuis deux mois sur la Bourse des métaux de Londres (LME) jeudi, s’envolant sur la semaine en raison d’une baisse des stocks surveillés par le LME.
«Les stocks d’aluminium enregistrés au LME, ceux enregistrés à la Bourse des métaux de Shanghai ainsi que les stocks commerciaux en Chine rapportés par le Research Group Shanghai Metals Markets ont tous diminué. Cela devrait soutenir le prix à court terme», explique Barbara Lambrecht chez Commerzbank.
Le cours de l’aluminium est donc remonté malgré un nouveau record de production en Chine pour le mois d’août, atteignant 3,73 millions de tonnes.
«Ce chiffre ne représente toutefois que 2,5% de plus que le niveau de l’année précédente», tempère Mme Lambrecht.
La décision de la Fed de réduire ses taux d’intérêts a également «bénéficié au secteur des métaux de base», souligne Daria Efanova, analyste chez Sucden.
Cette décision devrait peser sur le dollar. Or, une baisse du billet vert encourage d’ordinaire les achats de matières premières libellées dans cette monnaie, comme les métaux industriels, en augmentant le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant des devises étrangères.
Sur le LME, une tonne de métal d’aluminium coûte 2486,50 dollars vendredi, contre 2471 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.