Il faut une «autorité forte» contre le blanchiment dans l’UE, plaide la BCE

AWP

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Selon Edouard Fernandez-Bollo, l’AMLA devra contribuer à «une plus grande homogénéité et convergence dans le cadre européen» de lutte contre les réseaux de blanchiment et de financement du terrorisme».

La future Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent devra être assez «forte» pour remplir sa mission, plaide mardi un haut responsable de la banque centrale européenne, au moment où le projet est débattu entre colégislateurs européens.

La lutte contre le blanchiment au niveau européen se fait à travers des directives qui sont ensuite transposées dans les législations des 27 pays membres de l’UE.

En pratique, la prévention et le renseignement sur ce délit, ainsi que les moyens d’enquêtes pénales divergent entre pays et la coopération dans l’UE entre autorités nationales compétentes reste lacunaire.

La future Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent, selon l’acronyme anglais AMLA (Anti Money Laundering Agency), doit être «une autorité forte et indépendante», a indiqué mardi Edouard Fernandez-Bollo, membre du directoire du superviseur bancaire unique au sein de la BCE, dans une note de blog.

Selon lui, elle devra contribuer à «une plus grande homogénéité et convergence dans le cadre européen» de lutte contre les réseaux de blanchiment et de financement du terrorisme», a-t-il détaillé.

Un premier projet présenté en ce sens par la Commission européenne a été musclé par le conseil européen, qui réunit les chefs de gouvernements et d’Etats de l’UE, et est désormais examiné par le Parlement européen.

Le Conseil de l’UE a notamment augmenté à environ 40 le nombre d’entités qui devront être placées sous la supervision directe de l’AMLA, contre au maximum 20 dans la proposition initiale.

En termes d’effectifs, la Commission proposait 250 personnes, le Conseil ayant recalibré le projet à plus de 400 personnes, avec une montée en puissance à suivre.

En comparaison, 1.300 agents travaillent au sein du superviseur direct de 115 banques en zone euro, mis en place à la BCE suite à la crise financière de 2008.

Des moyens humains encore plus importants seront nécessaires pour que l’AMLA puisse en particulier effectuer des inspections sur place, qui sont l’»outil de surveillance le plus intrusif», suggère M.Fernandez-Bollo.

L’UE a été le théâtre d’un énorme scandale de blanchiment d’argent en 2018 impliquant la filiale de la banque danoise Danske Bank en Estonie, qui était insuffisamment surveillée face au risque de blanchiment.

La décision concernant la ville qui accueillera le siège de l’AMLA est attendue pour la fin du premier semestre 2023. Cinq sont candidates : Paris, Francfort, Vienne, Madrid et Vilnius.

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