L’écologie industrielle appliquée à l’automobile

Damien Contamin, Coninco Explorers in finance

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Face aux contraintes réglementaires croissantes, les acteurs actifs dans l’émergence d’un écosystème industriel sont bien positionnés.

Face à l’urgence climatique, les autorités de régulation s’accordent désormais à mettre en place un cadre législatif contraignant les acteurs de l’industrie automobile à recourir à des solutions innovantes résolument tournées vers la préservation de l’environnement. La capacité des acteurs du secteur à subir cette pression et à négocier cette transition dépend principalement de deux facteurs : leur robustesse financière (faible niveau d’endettement et stabilité financière éprouvée) et leur aptitude à s’ajuster aux contraintes réglementaires.

Magna International Inc. remplit ces deux critères. Cette société canadienne fabrique des composants, élabore des systèmes et modules pour les fabricants d’équipements d’origine de véhicules. Elle se distingue régulièrement grâce à sa technologie de pointe qui contribue à améliorer l’efficacité de la motorisation, à renforcer la sécurité des véhicules et leur conformité aux nouvelles exigences environnementales. 

Magna a su, dès la première heure, appréhender
la durabilité dans une dimension holistique.

Par le biais de son partenariat avec BMW, elle développe la production des composants électriques des véhicules. Elle promeut des matériaux innovants œuvrant à l’allègement des voitures. C’est un des plus grands leaders du secteur en Amérique du Nord qui a su se positionner favorablement lorsque les commandes de véhicules ont renoué avec la hausse en Europe, en Chine et aux Etats Unis au cours du troisième trimestre 2020. En témoigne l’augmentation d’environ 48% que le titre a enregistrée au 31 décembre 2020 depuis le lancement de notre BCV Tracker AMC EcoCircularity émis le 5 octobre dernier, contre une appréciation de 9,3% du MSCI World sur la même période.

Magna a su, dès la première heure, appréhender la durabilité dans une dimension holistique en l’associant directement à sa stratégie financière. Elle ne se cantonne pas à la seule problématique climatique, mais couvre l’ensemble des dimensions environnementales (gestion des ressources naturelles), sociales (santé et sécurité au travail) et économiques (optimisation de la chaîne d’approvisionnement). Dans son rapport annuel, elle publie des métriques précises permettant d’évaluer les progrès effectués dans chacun de ces compartiments ainsi que les efforts qui doivent être consentis pour converger vers l’excellence. La culture qu’elle qualifie de «Fair Enterprise» garantit à l’ensemble des employés les conditions optimales de travail tout en leur offrant le choix d’être parties prenantes des décisions stratégiques prises par la société. 

Cet attachement viscéral à outrepasser les intentions affichées par les politiques RSE1 communément appliquées serait insuffisant pour justifier son succès économique s’il ne s’accompagnait pas d’un modèle d’affaire s’ajustant à un marché en constante évolution.

Le risque principal provient du renforcement
permanent du cadre réglementaire.

De ce point de vue, Magna a su appréhender l’essentiel des risques de transition que subit ce secteur. Le risque principal provient du renforcement permanent du cadre réglementaire. Le taux d’émission moyen fixé par les gouvernements ainsi que les objectifs de rendement énergétique ne cessent de se contracter. Dans l’Union européenne, ces contraintes sont renforcées par des mesures d’incitation visant à promouvoir le développement de véhicules à faibles ou zéro émissions («ZLEV»).

Pour s’adapter au mieux à ces changements permanents, Magna s’impose de monitorer au plus près les derniers développements opérés en matière de réglementation, d’entretenir avec ses clients une relation étroite et régulière afin de cibler et d’anticiper avec précision leurs besoins. Cela nécessite de se doter d’une force de réactivité qui n’est possible que grâce à une gouvernance structurée et un personnel mobilisé. D’où l’importance d’une politique RSE conséquente, que l’ensemble du personnel doit être en mesure de s’approprier.

Enfin, Magna prend le soin de promouvoir une technologie alignée durablement sur les exigences imposées par les contraintes environnementales et réglementaires. Cette faculté d’adaptation dont elle fait preuve est facilitée par un déploiement interne de la R&D rendu possible grâce un bilan financier solide. Elle a su s’imposer comme leader en signant des partenariats stratégiques, comme celui enregistré avec BMW ou plus récemment LG Electronics.  En amont, elle a mis en place des stratégies d’investissement ciblées en «Private Equity» afin de dénicher les innovations qui répondront aux enjeux de demain.

Ainsi, la société Magna a su tisser autour d’elle un écosystème sur lequel elle peut s’appuyer pour s’adapter de manière proactive aux contraintes du changement climatique, facilitant à sa clientèle la transition vers une économie à faible intensité carbone. Cela fait d’elle une pionnière en matière d’écologie industrielle, pilier fondamental du modèle d’économie circulaire. 

 

1 «Responsabilité sociétale des entreprises»

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