Exploiter le plein potentiel des obligations convertibles

Stephanie Zwick, Fisch Asset Management

2 minutes de lecture

L’environnement macroéconomique solide sous-tend l’évaluation positive des placements à risques.

L’évolution des marchés financiers suscite des sentiments contradictoires chez nombre d’investisseurs. L’environnement macroéconomique solide sous-tend l’évaluation positive des placements à risques. Au vu de la croissance synchrone dans de nombreuses régions du monde et de l’évolution positive des courbes de structure, l’imminence d’une récession et, avec elle, d’une longue période baissière sur les marchés d’actions, apparaît actuellement assez improbable. Jusqu'ici tout va bien.

En février, les marchés ont connu une correction, laquelle a clairement rappelé aux investisseurs de ne pas prendre les risques de perte à la légère. Il est tout à fait possible que les marchés testent encore une fois de nouveaux niveaux planchers à court terme. De nombreuses classes de placements ont enregistré une forte croissance dans le secteur des ETF passifs, ce qui les rend vulnérables aux vagues de vente déclenchées techniquement en cas de retournement du moral des investisseurs.

Avec les obligations convertibles, les investisseurs
peuvent concilier peur et appât du gain.

Les obligations convertibles permettent aux investisseurs de réconcilier leurs sentiments contradictoires à l’égard des marchés d’actions. L’action conjuguée des caractéristiques d’une obligation d’entreprise et de l’option qui permet de convertir cette obligation en actions de l’émetteur entraîne un profil de risque et de rendement asymétrique. Ainsi, les obligations convertibles offrent non seulement un moyen de participer à une nouvelle hausse des marchés d’actions mais aussi une protection contre les pertes grâce à leur «bond floor». Le retour en force des obligations convertibles offre aux investisseurs la possibilité de réconcilier leurs sentiments contradictoires, à savoir le désir de participer aux mouvements haussiers des marchés d’actions et la peur de subir des pertes.

En janvier 2018, les marchés d’actions internationaux ont fortement progressé. Dans la foulée, l’indice MSCI World a gagné plus de 5% durant le mois. Dopées par les mouvements haussiers des marchés, les obligations convertibles équilibrées de l’indice Thomson Reuters Global Focus CB se sont appréciées de 2,8%, ce qui correspond à un taux de participation de 53%. Dans le même temps, les obligations convertibles de l’indice plus large Thomson Reuters Global CB, qui réagissent plus fortement à l’évolution des actions, ont participé à hauteur de plus de 69% au mouvement de hausse de l’indice MSCI World. Lorsque les marchés ont ensuite cédé du terrain, les caractéristiques défensives des obligations convertibles ont déployé leurs effets. Entre son plus haut niveau et son niveau plancher de février, la baisse de l’indice MSCI World s’est élevée à 8,3%, alors que cette baisse n’atteignait pas la moitié de ce chiffre dans le cas des obligations convertibles équilibrées.

Actuellement, on table de tous côtés sur de nouvelles hausses des rendements obligataires. Or, ceci met en lumière un autre avantage des obligations convertibles, qui réagissent en effet de manière beaucoup moins sensible aux hausses des taux d’intérêt que tous les autres types d’obligations. Cette caractéristique est attribuable en partie à la longueur de leurs échéances, qui est en moyenne de quatre ans, mais plus encore à leur composante optionnelle qui, en général, s’apprécie nettement en cas de hausse des taux d’intérêt. 

Les obligations convertibles
ne sont pas affectées par les sorties des ETF.

Une caractéristique essentielle du marché international des obligations convertibles est le fait qu’il ne comprend pratiquement pas de produits ETF passifs. Ceci s’explique par la complexité de cette classe de placements et par les différences minimes entre les marchés régionaux. Le risque de voir ces ETF subir des sorties de fonds massifs, qui entraîneraient un effondrement des valorisations, est donc extrêmement restreint. Or, un tel scénario est un risque généralement omniprésent dans le cas de nombreuses classes de placements. La base d’investisseurs des obligations convertibles se compose de spécialistes des fonds d’obligations convertibles Long Only et de hedge funds ainsi que d’investisseurs en actions et en obligations qui opèrent à la lisière du marché. En raison de leurs stratégies de placement, les hedge funds sont extrêmement utiles, car ils achètent souvent des positions qui semblent moins attrayantes pour les investisseurs Long Only mais qui offrent de la liquidité. Par ailleurs, le montant des emprunts levés par les hedge funds augmente et diminue au cours du temps, en fonction des opportunités de placement existantes à un moment donné, ce qui se traduit par une sorte de matelas de sécurité naturel au regard des valorisations.

Depuis le début de l’année 2018, les obligations convertibles ont donc tenu leurs promesses en matière de performances. Au vu du fort volume de nouvelles émissions, la bonne tenue de cette classe de placements est une condition propice à la poursuite de cette évolution.