Awina propose un prêt pour financer les places de crèche

AWP

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Le prestataire de services financiers met à disposition un crédit avec un taux de 3% afin de donner «plus de marge de manoeuvre à la famille en matière de planification financière».

Les places en crèche pèsent sur le budget de nombreuses familles. Pour que la facture soit moins douloureuse, le prestataire de services financiers Awina propose un prêt aux parents pour financer le coût des places en crèches, étalant le remboursement sur plusieurs années. Pour Caritas Suisse, la pratique n’est qu’une solution de court terme.

Le prêt peut atteindre au maximum la moitié du coût total de la crèche sur les années préscolaires. La famille peut reporter une partie du paiement de la crèche après l’entrée à l’école de son enfant, détaille Awina mardi dans son communiqué. Le taux d’intérêt du prêt est fixé à 3%.

La solution permet d’alléger le budget familial et de donner «plus de marge de manoeuvre à la famille en matière de planification financière, et ce dans une phase de la vie où les coûts sont élevés», souligne Awina.

«En Suisse, dans le contexte actuel, les contributions parentales sont très élevées, en particulier pour les familles qui ne reçoivent pas ou seulement peu de subventions. Par conséquent, une telle offre peut être intéressante pour ces familles afin qu’elles puissent répartir les frais sur une période prolongée», souligne une porte-parole de kibesuisse, fédération pour l’accueil de jour de l’enfant. 

La solution offre également plus de sécurité pour les crèches, «grâce aux encaissements anticipés», ce qui permet de «limiter les défauts de paiement», affirme Awina. «Un plus grand nombre de familles peuvent se permettre de confier leurs enfants à une crèche, ce qui permet d’améliorer leur taux de remplissage».

Ce projet est soutenu par plusieurs fondations, dont Pro Familia Suisse. «Pour de nombreuses femmes, le coût élevé de la garde des enfants est la raison pour laquelle elles quittent le monde du travail ou un obstacle pour y revenir. Avec son modèle, Awina a développé la première solution efficace pour s’attaquer directement au problème», estime Philippe Gnaegi, directeur de Pro Familia Suisse, cité dans le communiqué.

Caritas Suisse n’est pas du même avis. «La solution proposée est, à notre sens, une solution sur le court terme. En effet, les familles vont devoir rembourser à un moment ou un autre cet argent», a indiqué à AWP Fanny Froidevaux, juriste pour Caritas Suisse.

Un crédit régi par la loi

«Un tel prêt tomberait, selon notre appréciation, sous la protection de la loi sur le crédit à la consommation (LCC), laquelle prévoit qu’un examen de la capacité financière du preneur de crédit doit être effectué. Or, selon cette solution, l’examen de la situation se ferait plusieurs années avant le remboursement effectif. La situation financière aura alors très certainement changée et l’examen ne sera plus d’actualité», relève la juriste. «Dans tous les cas, plus un prêt est remboursé dans la durée plus les risques de tomber dans l’endettement sont grands».

Selon Mme Froidevaux, «la garde des enfants en plus de la famille et de l’école doit être financée en grande partie par le secteur public» et «l’accueil complémentaire familial et scolaire doit être au minimum gratuit pour les familles à faibles revenus et au moins beaucoup moins cher qu’il ne l’est aujourd’hui pour tous les autres».

A ce sujet, kibesuisse estime «urgent d’améliorer le cofinancement par le secteur public afin de réduire les contributions parentales d’une part et d’assurer le développement de la qualité des services d’autre part», insiste une porte-parole.

Dans une étude publiée en mai, Credit Suisse estimait que pour un ménage doté d’un revenu de 110’000 francs et d’une fortune de 100’000 francs, les frais de garde annuels pouvaient fluctuer entre 4700 et 24’200 francs pour deux enfants, inscrits deux jours par semaine à la crèche. Avec des revenus de 200’000 francs et une fortune de 300’000 francs, les frais oscillaient entre 9’900 francs et 27’600 francs, selon la commune la moins chère et la plus chère, avec un coût médian d’environ 21’000 francs.

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